0154. LA MARELLE

La figure, tracée sur le sol, comprend autant de cases que les joueurs le désirent, parfois deux « marelles » voisines ne se ressemblent pas, mais le principe du jeu est identique.

Il consiste à jeter le palet, successivement, dans chacune des cases et à le faire avancer à cloche-pied, en le chassant du pied qui repose à terre.

A Rotheux, dans les années 1930 à 40, le dessin devait présenter en case finale, un demi-cercle appelé le « Paradis » dans lequel on pouvait poser les deux pieds, tandis qu’une autre, souvent la précédente était l’ « Enfer » que ni le palet, ni le joueur ne pouvaient toucher, sous peine de recommencer à la case 1.

Si lors du lancement à la main (au départ de la case 0), le palet touche une ligne, ou ne tombe pas dans la case suivante, il est placé dans la case voulue et le joueur attend le tour suivant.

Seul le propriétaire du jeton peut poser le ou les pieds dans la case occupée par celui-ci, les autres doivent obligatoirement l’éviter et sauter dans la suivante.

Les cases 1,3 et 5 peuvent être franchies à 2 pieds,

les cases 2,4 doivent être franchies à 1 pied sauf si elles sont bloquées par un taquet.

Tant que le joueur n’a pas fait de faute, il continue à avancer, l’ordre des joueurs est imposé soit par le caractère autoritaire d’un meneur ou désigné, en chantant de petites comptines.

Le gagnant est celui qui a amené son palet au « Paradis » ou le plus près de celui-ci car lorsque plusieurs joueurs émaillent les cases de leur pion, il est très difficile de les éviter.

Le taquet s’appelle aussi tesson, jeton ou pion. Il est en bois, en pierre polie, tesson de verre ou déchet de carrelage. Il est conservé, comme un trésor, par son propriétaire surtout s’il se distingue des autres par la forme ou la couleur.

Le dessin est tracé à la craie, notre institutrice nous gardait les morceaux de craie, trop petits pour écrire au tableau, et permettait les figures dans la cour de récréation pourvu que nous les nettoyions à la fin de la journée, même si nous les recommencions le lendemain.

C’était un jeu pratiqué par les fillettes, mais les garçons lançaient parfois des défis !

Les aînées disposaient des endroits dont la planéité était parfaite, les petites se contentaient des alentours ou regardaient les « grandes ».

Ce jeu, comme les billes et le cerceau, était périodique, pendant ce temps privilégié, même les rues et les accotements fleurissaient de marelles. (Celles-là n’étaient lavées que par la pluie.)

Nous disions jouer « au Paradis » parfois à « la Marelle » et très rarement « djouwer a tahè » (nom wallon du palet).

Rolande.