1159. Les deux confréries de la chapelle de Notre-Dame de Neuville en Condroz.

Ferdinand M. DESSENTE

Le registre No I de la chapelle de Neuville-en-Condroz. s’ouvre avec la liste des membres appartenant à deux confréries. D’abord celle de saint Roch fondée le 13 octobre 1631. Le registre mentionne en sa page 3 son renouvellement en 1632 et 1633.

Au nom de la tressaincte et tres auguste tnrute suivent p’ rememorer les noms et surnoms, de cieulx et celles qui sont de la Confrairie de monsieur st Roch, erigee 13 d’octobre 1631 en l’eglise nostre Dame de La nouveville en Condroz par l’aucthorité de son .AA. Serenissime Prince et evesque de Liege, et renovellé lan 1632 et 1633

Puis, après une page en parchemin servant à diviser le registre en deux, on découvre le renouvellement, en 1633, de la deuxième confrérie, celle de Notre-Dame de Neuville. Le texte ne mentionne pas la date de sa fondation.

Au nom de la tressaincte Trinité Sensuyvent ceulx les noms et surnoms de ceulx et celles qui sont de la confrairie de nr Dame erigez en leglise de la neuvville en condroz e renouveliez lan 1633


Deux statues correspondaient à chaque confrérie. Celle de saint Roch se trouvait au-dessus de l’autel latéral de droite. Elle fut volée en 1988. C’était une statue en bois polychrome de la fin du XVIe s.

Le saint porte le bâton de pèlerin de Saint Jacques de Compostelle. Les deux coquilles saint Jacques qui ornent son manteau y font allusion. Le saint soulève sa tunique de la main droite afin que l’angelot puisse pointer du doigt son bubon (d’où l’appellation « peste bubonique »). A ses pieds, à droite, on voit un chien avec le petit pain dans la gueule. Il revient qu’il venait nourrir quotidiennement le saint lorsque celui-ci se fut retiré à l’écart, ayant lui-même contracté la peste en soignant les pestiférés.

C’est en 1347 que la grande épidémie débarqua à Messine, en Sicile, pour ensuite frapper toute l’Europe. En cinq ans elle allait faire vingt-cinq millions de morts. On attribue à saint Roch plusieurs guérisons de malades par le signe de la croix. C’est sans doute là qu’il faut trouver l’origine de sa vénération pour la guérison de maladies contagieuses.

La confrérie de saint Roch à Neuville fut peut-être créée à l’occasion de la “grande peste  » du début du XVIle s. qui frappa une fois de plus notre région.
Seul l’évêché de Liège honore spécialement ce saint le 18 août, trois jours après la fête de Notre-Dame.

L’autre statue est celle de la Vierge à l’enfant-Jésus. Elle est en bois et dorée à la feuille. On la date du début du XVIIe s. Elle fut certainement commandée par la deuxième confrérie et comme jadis. elle est toujours fêtée le 15 août.

Cette statue connut aussi un avatar. Suite aux ordres donnés par les Allemands en mai 1940 de vider tous les greniers des maisons du village, on découvrit cette statue dans les combles du presbytère. Elle se présentait dans un état lamentable: La vierge avait perdu son bras droit. Elle ne possédait plus sa couronne ni son sceptre. L’enfant Jésus ne possédait plus de bras du tout. Elle avait sans doute été victime de la fureur iconoclaste de la révolution. La population de Neuville fit la promesse de la faire restaurer si tous les prisonniers de guerre revenaient sains et saufs dans le pays. Tous les prisonniers rentrèrent et les paroissiens honorèrent leur promesse. Les offrandes affluèrent: bijoux de toutes sortes et pièces d’or et d’argent. Il fut décidé de couvrir la robe de la Vierge d’une pelure d’or fin et de lui restituer sa couronne et son sceptre, ainsi que le globe terrestre que l’enfant-Jésus tenait jadis dans la main. Le travail de restauration fut confié aux bénédictins de l’abbaye de Maredsous.

Après sa remise à neuf, la statue de Notre-Dame fut bénie par monseigneur Kerkhofs, évêque de Liège, le 9 septembre 1945 et le culte à la Vierge fut solennellement rétabli à Neuville.

Cette statue connut aussi un avatar. Suite aux ordres donnés par les Allemands en mai 1940 de vider tous les greniers des maisons du village, on découvrit cette statue dans les combles du presbytère. Elle se présentait dans un état lamentable: La vierge avait perdu son bras droit. Elle ne possédait plus sa couronne ni son sceptre. L’enfant Jésus ne possédait plus de bras du tout. Elle avait sans doute été victime de la fureur iconoclaste de la révolution. La population de Neuville fit la promesse de la faire restaurer si tous les prisonniers de guerre revenaient sains et saufs dans le pays. Tous les prisonniers rentrèrent et les paroissiens honorèrent leur promesse. Les offrandes affluèrent: bijoux de toutes sortes et pièces d’or et d’argent. Il fut décidé de couvrir la robe de la Vierge d’une pelure d’or fin et de lui restituer sa couronne et son sceptre, ainsi que le globe terrestre que l’enfant-Jésus tenait jadis dans la main. Le travail de restauration fut confié aux bénédictins de l’abbaye de Maredsous.

Après sa remise à neuf, la statue de Notre-Dame fut bénie par monseigneur Kerkhofs, évêque de Liège, le 9 septembre 1945 et le culte à la Vierge fut solennellement rétabli à Neuville.