La Chapelle de STRIVAY – SAINT DONAT.

En complément de notre recherche sur la chapelle de STRIVAY, Saint DONAT – auquel la chapelle est dédiée – a retenu notre attention. Voici le résultat de quelques-unes de nos recherches.

Madame Edith WALRAND conserve avec respect cette image de Saint Donat, transmise par sa famille

Thomas-Jean DELFORGE1 écrit:

“…Saint DONAT doit au tonnerre, contre lequel on l’invoque en pays rhénan et en Wallonie limitrophe, sa popularité. La réalité toujours actuelle du tonnerre, voix de Dieu pour la bible, effrayait davantage nos ancêtres. Aussi recouraient-ils volontiers, avant les découvertes de FRANKLIN, à un saint comme paratonnerre. Pourquoi à Saint DONAT? Un catalogue des saints en a dénombré 76.

Or, la lecture d’une seule page des Bollandistes2, au 30 juin, convaincra aisément le lecteur qu’il ne faudrait pas chercher ailleurs. D’après les actes du Collège de la Compagnie de Jésus établi à MUNSTEREIFEL (au diocèse de Cologne) et dans le Duché de JULIERS, le Père PAPEBROCH raconte , aux fondateurs de cette nouvelle maison, comment le Vicaire Général de la Compagnie, Florent de Montmorency, envoyait de Rome, dans une caisse fermée au sceau du Cardinal Vicaire Marzio GINETTI, les reliques (le crâne et six ou sept grands os) d’un martyr DONAT. Elles étaient retirées de la catacombe de Sainte Agnès, dûment authentifiées. C’était un martyr : un flacon de verre à moitié brisé, mais teint de sang, l’attestait.

C’est le 30 juin 1652, que les précieuses reliques arrivèrent dans un accueil et une pompe extraordinaires. Mais sur tout cela, une averse impitoyable. On pensait remettre à plus tard l’entrée triomphale quand, à l’approche du sacré fardeau, le soleil irradia la cité . La vénération des reliques par le public se prolongea huit jours, mais le lendemain même de la translation fut marqué par un véritable prodige. Ce jour là, les paroissiens d’EUSKIRCHEN, à trois heures de marche, que le mauvais temps avait empêchés d’entreprendre le voyage la veille, assistaient à la messe du Saint, que célébrait, à l’autel de la vierge, dans leur église, le P. HERDE, envoyé de MUNSTEREIFEL pour préparer leur pèlerinage. Or, un terrible orage éclata pendant qu’il célébrait, la foudre pénétra dans l’église et vint cingler le malheureux jésuite. Contre toute espérance, il fut relevé vivant, et remis de sa commotion, malgré les plaies qui lui marquaient le corps, il put le jour même regagner sa résidence sans peine. Dans sa nouvelle église, le Saint fut représenté sur un fond qui figurait ce miracle et portait la légende : “Sancte Donate Martyr, ora pro nobis ut liberemur a fulgure”. Aucun lecteur de cette page des Bollandistes ne pourra douter que ce soit ici l’origine du culte de Saint DONAT en notre pays wallon même, où lui sont dédiées neuf églises, mais encore, tant de chapelles et par conséquent, desrues et des quartiers…”

M. René HENRY, au 30 juin, dans son ALMANACH DE NOTRE TERROIR3
écrit : “… Partout Saint DONAT est invoqué contre la foudre. Une chapelle expiatoire a été érigée à HAMOIR, rappelant que le berger Hubert WERA fut foudroyé en ces lieux, avec plus de cent moutons, en mai 1865. Saint DONAT est également le patron des églises de WERBOMONT et de HOCKAI ainsi que d’une chapelle de HODY et d’une autre à OUFFET”.

La chapelle de STRIVAY a connu son culte solennel du Saint invoqué contre l’orage engendrant le tonnerre, la foudre, la grêle. Comme relaté précédemment, la tradition de cette solennité reste dans les souvenirs des anciens de cette petite communauté paroissiale. Le temps a passé, la dévotion est toujours d’actualité mais simplifiée !…

…Quelques dictons de chez nous……
“Quand les vaches remuent la queue, c’est signe d’orage”.
Les sorciers et les sorcières ont la capacité de faire naître l’orage, “battre les averses”, par exemple, en jouant de la baguette dans l’eau4.
A GRANDMENIL, on disait que l’orage naissait souvent d’un “pet” de sorcier”5.

Agnès Dumoulin

1 Thomas-Jean DELFORGE : Les saints populaires de Wallonie – Art et Histoire pp17-18
2 Bollandistes : membres d’une société, créée au XVIIe siècle, par le jésuite Jean BOLLAND qui assure la publication critique des “ ACTA SANCTORUM” (vies des saints).
3 René HENRY : L’almanach de notre terroir. – 2000 ans d’actualités et de folklore de notre région. Ed Dricot p 192
4 idem
5 idem