Mardi 13 juin 1995.
Guy Dumoulin, neuvillois dans l’âme, est prépensionné depuis deux ans. Homme d’affaires, il est licencié en sciences commerciales et financières, il s’est pourtant intéressé très jeune à la technique photographique. C’est un passionné du beau. Et comme le souligne Agnès, son épouse « Il aime tout ce qui était photos artistiques. En plus de cela, il a un certain sens littéraire et je crois, que maintenant qu’il a le temps, il a mis tous ces éléments ensemble. Ce qui lui a permis de se réaliser en faisant quelque chose qu’il aimait bien. Etudiant, il faisait déjà partie d’un club-photo. Il a toujours fait beaucoup de photos et de dias. Il était donc logique qu’il essaie une nouvelle technique. Le déclic, ce fut la naissance de notre premier petit-fils. A cette époque, il se décida à acheter une caméra et comme c’est un perfectionniste, il s’y est intéressé de très près. C’est un très bon hobby qui lui prend beaucoup de temps.« .
Actuellement, il fait partie d’un club-vidéo, semi-professionnel, le 8-16 de Liège. Lorsqu’il réalise un film, non seulement il filme, mais il fait lui-même le montage. A cette fin, il s’est installé, à son domicile, un studio où il passe de nombreuses heures à peaufiner ses oeuvres. Car, Guy passera des heures à rechercher le fond sonore adéquat à telle séquence. Ainsi qu’il remaniera plus d’une fois ses textes, en cela aidé de son épouse non moins perfectionniste. Ensemble, ils recherchent les documents et analysent les documents historiques, scientifiques. Ce n’est pas arbitrairement qu’il a obtenu l’une ou l’autre médaille lors de concours, dans la catégorie vidéo-amateur, que ce soit au niveau du club ou encore provincial.
Généralement, ses thèmes de prédilection sont des films documentaires, tels que: « L’histoire de l’église de Neuville-en-Condroz« , ou « Les fabricants de vitraux« . De nature modeste, il garderait ses oeuvres cachées dans sa bibliothèque. C’est à la demande d’Edouard David qu’il a sorti les trois films projetés lors de notre réunion mensuelle.
Avant de commencer la projection des trois films, Guy a voulu s’assurer que chacun était bien placé pour regarder la projection vidéo. Il projeta une séquence des plus romantiques où la mésange virevoltait au gré du vent, à la recherche de brindilles pour construire son nid. Quelques regards sur les fleurs du jardin où seul manquait le nectar, et la projection put commencer.
Le premier film réalisé il y a quatre ans retraçait, en treize minutes, l’histoire de l’église de Neuville-en-Condroz. C’est au son des cloches que le réalisateur tint ces propos, qui en auront laissé plus d’un songeur « Peut être le
20 ème siècle a-t-il emporté le tangible d’un certain passé. Peut -être … Mais, passant, arrête- toi, écoute la pierre qui parle. Elle conte tout un passé, celui où seigneurs et manants écrivirent l’histoire de ces lieux.«
Ensuite, il projeta un film plus récent d’une année, sur le château de Neuville. Lors des prémices du tournage, Guy avait envisagé le film comme un plaidoyer pour le château. Il aurait même pu devenir un requiem. Il se fait qu’à la même époque, le château a fait l’objet d’une transaction. Il a été racheté par une société avec, avait-on dit, des intentions de sauvetage assez sérieuses. Alors le ton du film a évidemment changé. Il est devenu un cri d’espoir. Et Guy d’ajouter « je pense que d’ici deux ou trois ans, on pourrait en faire un complément. L’avenir nous l’apprendra.« .
La troisième projection porta sur la réserve naturelle et ornithologique de Neuville.
« J’ai fait ce film parce que quand on s’y promène, on a vraiment envie de faire de l’image tellement les choses y sont jolies à certains moments de la journée. » Ce film est une présentation de la réserve naturelle, Guy a voulu que tous sachent qu’il y a une réserve à Neuville.
Au terme de cette projection, Rolande, une des nombreuses spectatrices conclura par ces mots « C’est magnifique. Il filme avec son âme….« .
Sonia KOZLOWSKI.