Le lieu-dit « La Tolle » ou « al tole« .
Tout habitant de Neupré connaît le lieu dit de « La Tolle » situé sur le territoire de la commune de Nandrin, non loin de La Rimière. Cette dépendance de Nandrin, sur l’ancienne route du Val-Saint-Lambert à Dinant, n’est signalée qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle. Une des plus anciennes mentions indique: « a la tolle, ban de Nandrin, pays de Liège » (1792).
Que signifie ce terme? Il semble correspondre simplement au flamand « tol« , désignant un péage. Dès le XVIIe siècle, et au siècle des lumières, on le rencontre dans les documents liégeois avec ce sens ou sous la forme féminine de « tolle« .
Dans ses glanures toponymiques, Egard Renard donne deux exemples d’utilisation de ce terme. Le premier a trait à l’établissement d’un droit de passage sur un pont du Geer à Glons en 1726. Il remarque: « …quand a une petitte tolle pour le passage par le pont que la communauté à fait construire sur la rivière du Geer, il a été proposé qu’on le continuera à faire payer par les étrangers…« . Le second est relatif à l’érection d’un bureau de perception à Juprelle, en 1760. On y parle de la construction d’une « maison qui pourra servir à l’usage de la tolle« .
Bref, du sens de péage, issu du flamand, on peut passer au sens toponymique de « barrière« , c’est-à-dire d’un endroit où l’on acquitte un droit de passage, un droit de barrière.
A ce sujet, citons Théodore Gobert, dans le chapitre qu’il consacre à la voirie impériale dans son ouvrage « Liège à travers les âges« . » Les Etats qui s’étaient chargés de la construction des grandes chaussées, s’étaient gardés, pour en payer les frais, de créer des impôts généraux. Ils préférèrent recourir à l’établissement de droits de barrière, sur lesquels furent aussi prélevées les sommes nécessaires à la réparation et à l’entretien des mêmes routes. Le placement de ces barrières avait été combiné de manière à empêcher toute fraude et à ne percevoir la tole que pour les distances parcourues.
Alain-Gérard KRUPA.