0526. UNE FIGURE DE CHEZ NOUS

Par R. BERTRAND d’après le témoignage de M. JAMIN-MARECHAL de Tilff.

Le Docteur JACOB

Edouard Jacob a passé son enfance et sa jeunesse à la Tolle dans la ferme présentée dans les Cahiers de Jadis n 13 page 434. Il a obtenu son diplôme de docteur en médecine le 24 juillet 1889 à l’âge de 25 ans.

Il s’est installé à la Brassine avec sa sœur Irma qui lui consacra toute sa vie. La Brassine appartenait au baron de Tornaco qui appréciait la compagnie de son locataire.

La petite tour carrée servait de hall d’entrée. La salle d’attente, située à droite, accueillait les patients. Le cabinet de consultation se situait dans le fond et les fenêtres s’ouvraient sur l’étang, voisin charmant et bien entretenu.

Sa clientèle s’étendait sur tous les villages environnants Neuville, Plainevaux, Nandrin.

Il visitait ses patients monté sur un cheval de pure race, l’harmonie parfaire entre l’homme et sa monture prouvait leur affection mutuelle. La longueur de ses tournées et le nombre de visites en continuelle augmentation l’obligèrent à voyager en élégante calèche.

Celle-ci était connue de tous, son bruit était familier dans les campagnes et bien des patients arrêtèrent le docteur d’un simple signe de main.

Le docteur n’envoyait ses honoraires qu’une fois par an, la note récapitulait et facturait toutes les prestations de l’année précédente.

Le docteur et sa sœur, célibataires tous deux, recueillirent leur nièce Elvire Jacob et l’aimèrent comme leur fille, celle-ci leur en fut toujours reconnaissante. Elle vint même habiter à la Brassine avec son époux Robert Maréchal (petit cousin de R. Bertrand) et leur fillette Miette, filleule du docteur.

La lecture et la chasse résumaient les seuls loisirs du docteur Jacob. Il aimait flâner, en solitaire, dans les champs et les bois avoisinants, le fusil plié sur le bras et son chien sur les talons.

Plusieurs fois par an, il chassait avec le baron de Tornaco et particulièrement le jour de l’ouverture de la chasse réservée aux perdreaux.

Aux environs de 70 ans, le docteur confia sa clientèle à un tout jeune docteur: Arthur Souris.

Le docteur Jacob s’éteignit en 1934, regretté de tous. Sa sœur, la dévouée « Mademoiselle Irma » fut à son tour recueillie par sa nièce Elvire où elle termina ses jours.