Homme politique – Chantre du Condroz
Neuville-en-Condroz 19-05-1859 / Bruxelles 12-12-1924
Par Marie BIHET – 2ème partie
Parallèlement ou alternativement à sa carrière politique, il poursuit une activité littéraire : enseignement, publications, conférences.
– En 1894 à Bruxelles, face à l’Université Libre, est fondée l’Université Nouvelle, d’esprit socialiste. Il y est appelé comme professeur de littérature à côté de Janson, Spaak, Picard, De Brouckère.. Il y enseigne pendant 20 ans.
– Il se perfectionne en anglais, traduit Macbeth, se passionne pour SHAKESPEARE défendant une thèse selon laquelle ce dernier ne serait qu’un prête-nom.
– La guerre 14-18 le voit au Havre, puis à Paris. Il multiplie publications dans les journaux et conférences à travers la France. En septembre 1915 il est en Angleterre où : il ne rate aucune occasion de prendre la parole.
Mais ici, parfois, le pays lui manque :
« Et Londres, quatre fois aussi grand que Paris,
Semble un monstre nocturne en des rêts de feu pris !
Liège s’ébauche alors … auprès du coeur qui souffre
Tout le passé se rouvre, âpre et magique gouffre 1
… … …
O chère Wallonie
– En 1917 il revient en France.
Le voici à Rennes où il est titulaire de la chaire d’Histoire de la Littérature et des Arts comparés. En janvier il obtient un succès retentissant à la Sorbonne où, devant 3.000 personnes, il prononce le discours d’ouverture de l’année académique. Son sujet : « Shakespeare n’est qu’un homme de paille et Roger Manners, 5ème comte de Rutland est bien le génial auteur du Roi Lear ».
Il est sur le point d’être nommé à l’Université de Paris, professeur en Sorbonne, ses adversaires politiques l’en empêchent.
Son admiration et son amour pour la France, terre de V. Hugo, s’expriment dans des pages lyriques : Paris à Liège, Mes deux maisons natales, La Maison wallonne et française, La Belgique à Paris , La Belgique à la France avec le poème Salut à la France.
Mais il garde, envers et contre tout, la nostalgie de son Condroz natal :
(Au Condroz – Cél. Demblon, 1917).
« Oh! quand serai-je encore dans les bois du Condroz !
Je les revois les yeux fermés et le coeur gros,
Dans leurs enchantements de soleil et d’automne ;
Solitude peuplée où l’on ne voit personne
Mais où vibre partout I’âme de mes aïeux.
Je respire d’ici, naïfs et radieux,
Vos Parfums d’autrefois rafraîchis dans l’aurore
Où mon rêve d’enfant erre et palpite encore… –
Célestin DEMBLON est l’auteur de nombreuses publications politiques et autres.
De sa longue bibliographie nous retiendrons :
– CONTES MELANCOLIQUFS – 2e édition Ch.Istace – Bruxelles (1884)
– NOEL D’UN DEMOCRATE – Ch.Istace Bruxelles (1886)
– de 1891 à 1894 – HISTOIRE DE LA LITTERATURE BELGE DE LANGUE
FRANÇAISE – 90 articles parus dans le journal Le Peuple
– MACBETH – traduction – Chez Paul Lacomblez, éditeur Bruxelles (1904)
– PARIS A LIEGE (Brochure) Imprimerie Coopérative La Wallonie Liège (1905)
– AUX BOIS DU CONDROZ (Brochure) Imprimerie Coopérative La Wallonie
Liège (1908)
– LORD RUTLAND EST SHAKESPEARE – Edit. Paul Ferdinando – Paris (1913)
– L’AUTEUR D’HAMLET ET SON MONDE – Librairie des Bibliophiles Parisiens Paris (1914)
– LA BELGIQUE A LA FRANCE (plaquette) – Edit.Librairie AngloFrançaise Paris (1915)
– 1921 – LE SECRET DE BELVOIR-CASTEL ou LE MYSTERE SHAKESPEARIEN
(Tragédie
en sept tableaux) manuscrit.
Source de cet article
UN TRIBUN … CELESTIN DEMBLON Par Maurice KUNEL (Gendre de C. Demblon) – Edit. de la Fondation Joseph Jacquemotte
Bruxelles 1964.