Racontée par Marcel Rulot, recueillie par R. Bertrand
Cela se passait pendant la guerre 14/18
Juliette Thielen et Auguste Rulot se marient en 1912. Ils habitent route de Bonsgnée. Auguste est plafonneur, quoique jeune ouvrier il à déjà une très belle clientèle à Rotheux et dans les environs. Pour transporter outils et matériaux, il possède une solide charrette à bras dont les brancards arrivent à hauteurs des bras et est très facile à tracter. La maison est petite aussi Auguste loue une partie de la grange de Constant Massart au Bout de Rotheux pour abriter sa carriole (actuellement garage de Marcel Parent, rue des Acacias.)
Le champ, autour de la grange, est planté de pommes de terre, n’oublions pas que nous sommes en temps de guerre (+/- 1915)
Une nuit, des voleurs font une provision des précieux tubercules et les emportent…dans la charrette d’Auguste.Nous sommes en hiver et Auguste n’accomplit que de petits boulots intérieurs, mais dès que le gel aura cessé il devra à nouveau travailler dans les bâtiments en construction et pour ce faire, sa charrette lui est indispensable.
Il visite les villages avoisinants à la recherche de son bien ou tout au moins d’un engin d’occasion. Après une dizaine de jours, une voiturette est signalée à Stockay-St Georges. Il enfourche son vélo et se rend à l’adresse indiquée.
A sa grande surprise, il reconnaît sa propre charrette repeinte bien entendu. Il demande le prix, la dame lui demande de revenir à 17 heures lorsque son mari rentre de son travail. Il accepte.
Il va expliquer son histoire au garde-champêtre qui l’accompagne chez le voleur, celui-ci est obligé de reconnaître les faits et naturellement accepte de rendre le bien dérobé, qui est mis en dépôt chez le garde champêtre.
Heureux Auguste rentre à Rotheux à bicyclette et explique sa surprenante randonnée à son épouse pendant qu’il se restaure de bon appétit. Juliette s’habille chaudement pour accompagner son époux mais à pied cette fois. Ils rallient tous deux Stockay, récupèrent leur propriété et rejoignent leur demeure à 1 heure du matin très contents de leur journée.
Quatre-vingt cinq ans plus tard, qui aurait le courage d’en faire autant.