Ghislaine Rome-Souris
En 1942 ou 1943, Papa, Emile Souris, avec Marcel Moreau avaient construit dans le fond du verger un petit rucher de cinq ruches qui fournissaient, en deux récoltes, environ 75 kg de miel par an. Ils avaient disposé alentour, des fleurs mellifères dont la bourrache que défleurissaient les petites pattes frénétiques des abeilles. Les arbres en fleurs bourdonnaient aux premières corolles écloses, et les aubépines de la haie conféraient à ce miel pur et « bio » avant la lettre une saveur onctueuse dont ma gourmandise enfantine a conservé le goût jusqu’à ce jour.
Je n’oublierai jamais non plus la senteur forte dégagée par l’épaisse couche d’aiguilles de sapin que le soleil d’été exhalait. Etalée sur le sol, elle empêchait les mauvaises herbes d’envahir le rucher et neutralisait l’humidité de la terre.
Hélène Moreau, gérante de la C.A.V., était bien contente, en cette période de restriction, de proposer à ses clientes une douceur sucrée qui convenait parfaitement aux biberons et autres bouillies lactées au « Maïzéna » des bébés.