Rolande Bertrand
Renaud se souvient que dans sa petite enfance (+/- 1925) les adultes de sa famille et les voisins jouaient « al dèye » avec des pièces de monnaie dans la cour, chez sa grand-mère.
« li dèye » est une ligne droite tracée sur le sol pour qu’elle serve de but à certain jeu. Elle était tracée dans la terre battue, les participants se tenaient derrière une autre ligne parallèle à la première et lançaient leur pièce, chacun à leur tour. Renaud se rappelle surtout la pièce de 25 centimes.
Celui qui avait sa pièce le plus près de la dèye gagnait la mise des autres. C’est à ce moment que le spectacle était le plus passionnant, les discussions allaient bon train, les avis divergeaient…
Le plus âgé mesurait à l’aide d’une branchette ou d’un bout de bois, tout rentrait dans l’ordre et une autre partie reprenait, ce divertissement ressemblait beaucoup au jeu du bouchon (cahier no4, page133).
J’ai consulté le dictionnaire Jean Haust, 2ème partie page 190, mais le jeu est plus compliqué, je vais cependant le recopier pour le plaisir des curieux. Chaque joueur peut lancer plusieurs pièces, à la fin <li ci qu’a l’pus bèle dèye » (celui dont la pièce est le plus près du but) reçoit les pièces de la main du second, il les mêle, les jette en l’air et gagne celles qui sont « tiesse » (face). Celles qui sont «peye » (pile) sont remises du 3eme au 2éme qui opère comme le 1er et ainsi de suite.