1217. Réflexions.

Daniel van Alken

Le centre du village de Plainevaux lors de la fête des plantes

Depuis quelques mois, des pétitions se succèdent afin d’empêcher ou de limiter des changements au plan de secteur sur l’ancienne commune de Plainevaux. Des promoteurs de tout poil guettent… nos espaces verts et… font pression !

Un souvenir de Hout-Si-Plou

Les grandes étapes du développement de Plainevaux.

De – 100.000 à – 3.000 : Territoire de chasse et de pêche.
De – 3.000 à 0 : Premiers stades de l’agriculture.
De 0 à 900 : Organisation de la production agricole et délimitations des zones d’habitats avec plusieurs retours en arrière.
De 900 à 1300 : Fixation d’une partie de la population et début d’une période d’industrialisation.
1300 à 1600 : Industrialisation
1600 à 1800 : Retour à l’agriculture
1800 à 1914 : Industrialisation (en dehors de la commune) et exploitation agricole.
1918 à 1940 : Mobilité des habitants et activités touristiques.
1945 à 1960 : Petits ateliers et artisans. Mécanisation de l’agriculture.
1960 à 1980 : Boum de la construction, nouveaux lotissements, village dortoir, impact du déplacement de l’université.
1980 à 1990 : Zone résidentielle, multiplication des grandes surfaces commerciales (Boncelles), disparition des commerces de proximité.
1990 à 2000 : Zone résidentielle avec développement d’une autre artère commerciale située à proximité du cimetière américain et retour des commerces de proximité plus ciblés.

Et l’avenir ?

2000 à 2020 : Zone résidentielle et de loisirs, développement des services.

Trois centres vont continuer à prospérer, chacun avec ses spécificités :

Pour les deux premiers, il y aura vite manque de place… donc, le danger nous guette !

  • Boncelles, en temps que cité résidentielle bordée d’une zone de grandes surfaces commerciales et de loisirs citadins. (en fin 2001, les promoteurs lorgnaient déjà les hauteurs de Beauregard !)
  • La Route du Condroz (Rotheux et Neuville) où après une extension des zones résidentielles, il y a profusion de moyennes surfaces plus ciblées. C’est un axe où la circulation est la plus importante de toute la Wallonie !
  • Esneux qui continue un travail de rénovation et de sécurisation de son centre contre les crues de l’Ourthe semble être en train de gagner son pari.
    Le marché du vendredi soir, les animations diverses et la volonté de développer un tourisme de quelques heures, attirent en toute saison, des « acheteurs-promeneurs » !

Plainevaux semble être pour le moment « hors du coup » et c’est peut-être sa chance afin d’éviter les inévitables constructions anarchiques qui menacent !

Les ruines du vieux moulin. Aujourd’hui disparu.

Quelques exemples :

  • Vers 1966, la firme ETRIMO a manifesté son intention de construire plusieurs buildings dans le site des Grands-Champs. Le projet était bien avancé, il y a acquisition de terrains…
    Des ennuis financiers mettent la réalisation en sommeil…
  • Toujours au même endroit, un promoteur indépendant s’est porté acquéreur des mêmes terrains en vue d’un lotissement « clef sur porte » de 40 villas de standing ! Lui aussi a eu des ennuis financiers…
  • Encore en ce lieu, vers 1990, il y a eu un projet de construction d’un grand hippodrome wallon !

Une menace d’urbanisation à court terme pèse toujours en cet endroit…

  • Vers 1970, nous avons échappé de peu au tracé autoroutier Seraing-Sprimont qui prévoyait quatre bandes de circulation en site neuf traversant le bois de Plainevaux un peu à l’Ouest de Beauregard, passant près du nouveau cimetière et se dirigeant vers Strivay… plusieurs ouvrages d’art étaient prévus ! C’était une destruction irrémédiable de toute cette partie de Plainevaux et de Strivay en particulier !
    Heureusement, suite aux interventions de la population locale (qui s’était constituée en A.S.B.L. pour la sauvegarde de la qualité de la vie dans le hameau de Strivay), ce projet fut abandonné !

Nous sommes cernés et je doute que nous ayons la sagesse, la volonté et… les moyens de préserver ce cadre de vie.

Les nouveaux habitants n’ont pas encore été imprégnés de l’esprit « village » car leurs activités sont toujours à l’extérieur.

Cela va venir… en vieillissant… et j’espère qu’il ne sera pas trop tard !

Il suffirait pourtant de peu de chose pour faire de Plainevaux un lieu convivial où les activités seraient différentes des autres communes de l’entité !

Nous avons la chance d’avoir (encore…) de grands espaces verts, un bord de rivière sauvage et des sites fantastiques, mais hélas … aucune infrastructure pouvant intéresser le public !

La seule voie pour l’avenir, si nous voulons conserver ces sites, est de les faire connaître en y développant un tourisme (bien pensé) d’un jour ou d’une demi-journée !

Quelques idées 

Pédestrement, le village de Plainevaux est isolé de Seraing et de Boncelles depuis le placement (Oh, combien nécessaire !) des murs en béton qui longent la Route du Condroz !

Les deux points historiques de passage (l’Allée du Ban et la Voie de Liège) ont été coupé par ce ruban d’asphalte. Le passage depuis l’Allée du Ban vers le château est impossible, dangereuse, décourageant les éventuels promeneurs et les cyclistes par le détour qu’ils doivent faire… au péril de leur vie !
Pas question de faire ce parcours avec des enfants !!

Cette traversée devrait être rétablie par la construction d’un large plateau à travers les quatre bandes et protégé par des feux à déclenchement volontaire.

Ne serait-il pas plus intéressant de construire, en accord avec la ville de Seraing, une passerelle dans la même idée que celle de Boncelles ?


La boucle de l’Ourthe et la « Roche aux Faucons ».
La place de Strivay.

Et aménager, depuis le château, un passage sécurisé pour se rendre au centre du village ?

Nous devons absolument veiller à préserver toute la portion Roche aux Faucons-Beauregard-Rosière-Strivay, à l’est de la commune et de la garder jalousement d’un seul tenant ! Cette zone de pâtures, de terres agricoles et de forêts, à l’est de la voie de Liège jusqu’aux bords de l’Ourthe est l’âme, le poumon et la seule partie « sauvage » de Plainevaux !

Sera-t-elle encore zone verte en 2050 ?

Je pense que nous devons tenter de lui conserver son aspect actuel pour les générations futures tout en y intégrant intelligemment des activités diverses et en y réduisant les nuisances.

  • La zone de la Roche aux Faucons serait l’endroit idéal pour établir une petite école de parapente ou de deltaplane où les sportifs de la région pourraient venir s’entraîner.
    Une légère structure d’accueil en rondins, bien pensée, avec un lieu de petite restauration pourrait y être construite sans dépareiller le site !
    Il faudrait absolument dégager la vue sur la vallée, tant vers l’amont que vers l’aval. Quelques arbres devraient être élagués et d’autres coupés !
    Un parking sécurisé serait nécessaire…
  • Du même endroit, en complicité avec la commune d’Esneux, il serait facile de tracer une magnifique piste pour vélos qui passerait par Nomont, Avister et qui rejoindrait le Ravel à Hony. Il y aurait possibilité de gagner Esneux, passer le pont et revenir vers Martin !
    Un petit télésiège « remonterait » promeneurs et vélos sur le plateau de Strivay d’où on peut sans grand peine rejoindre la Roche aux Faucons en passant par Grandzée, les Fourches, une partie de la voie de Liège, l’ancienne ligne vicinale, la Sablière et un tronçon du GR5 ! Il y aurait une seule montée à faire à vélo, celle du tiers de Strivay vers la maison Henrion !

Cette technique de petit télésiège « hiver-ski et été-vélo » est en application depuis de nombreuses années dans les stations de Haute-Savoie !

  • (Re)mettre en état quelques promenades pédestres bien balisées avec des plaques explicatives des sites, de la flore et éventuellement de la « petite histoire » du lieu.

    Il faut absolument penser à un moyen rapide (soit par un horaire de transport public, soit par un transport privé) de ramener les promeneurs et même les sportifs à leur lieu de départ !

Il me semble impératif de recréer une ambiance rurale au village de Plainevaux afin qu’il garde sa spécificité et devienne un témoin vivant du passé sans pour cela refuser des innovations bien intégrées !

Plusieurs axes peuvent être intéressants :

L’un à Strivay en mettant en valeur l’endroit typique de la place et en y attirant quelques restaurants et des artisans bien choisis…

L’autre, dans le village de Plainevaux en créant le long du ruisseau un ou deux étangs autour d’un petit parc. Une brasserie et quelques commerces spécialisés y retiendraient les promeneurs… si on y organise des activités !

  • On pourrait remettre en état la vieille route du Moulin, c’est à dire le chemin actuellement impraticable qui part du centre du village et qui longe le ruisseau de Plainevaux !
    Dans un premier temps, pour un essai, on pourrait se limiter à la partie jusqu’au « Pti môlin » et bifurquer vers la « fine pierre » pour rejoindre Strivay par la forêt!

    Mais, là aussi, il manque une petite structure d’accueil !!
Le château de Plainevaux.
  • Si le système fonctionne, il serait vraiment intéressant de recréer toute cette magnifique promenade qui descend jusqu’à « Houte-si-Ploût » en longeant le ruisseau de Plainevaux et ensuite qui suit le ruisseau de Martin jusqu’à l’Ourthe !

Le site est vraiment attrayant et si pendant les hivers enneigés on y traçait une piste de ski de fond avec… un transport pour remonter, le succès serait assuré !
En partant du Moulin de Plainevaux, où il y a la possibilité de garer sa voiture, on peut revenir par Strivay et la Fine Pierre sans monter… Si le petit télésiège Martin-Strivay plateau existe !

Ce ne sont, bien entendu, que des réflexions tout à fait personnelles mais qui, avec relativement peu de moyens, pourraient susciter chez les Plainevallois le désir (et d’autres idées) pour faire de ce coin de Neupré un endroit où une certaine qualité de vie serait préservée !

J’espère que la commune de Neupré (si l’occasion se présente) en profitera pour acquérir le château de Plainevaux et y développer un espace culturel, de loisirs

(et pourquoi pas un hôtel de ville ?), parfaitement situé entre les trois centres de développements futurs…

Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons éviter de nous faire gangrener par des zones industrielles… et de devenir, sans nous en rendre compte, une banlieue comme les autres !

Des dossiers bien montés (et soutenus) pour bénéficier d’aides financières, des réalisations avec une vision à long terme, un peu de publicité et des activités ciblées pourraient peut-être nous sauver du béton dévorant de grands espaces, en créant… quelques emplois !

On peut rêver…

Je dois préciser (en insistant !), que ces réflexions n’ont vraiment aucun but politique.

15/09/2002.