Daniel Van Alken
- Dès l’âge de cinq ans, nous jouions « sur la rue », à la campagne ou à la ville, sans la surveillance des adultes.
- Nous avions beaucoup d’amis et si nous voulions les voir, tout ce qu’on avait à faire, c’était de sortir et de se rendre chez eux, sonner ou crier en entrant pour pouvoir leur parler.
- On partait de la maison le matin et souvent on ne rentrait que quand il faisait « noir ». Nous avions mangé chez l’un ou chez l’autre, sans que les parents ne s’inquiètent…
- Nous avions des jouets dangereux, le cadeau de la Saint-Nicolas à l’âge de 6 ans était souvent une carabine à plombs ou… l’un des premiers arcs en fibre de verre !
- Nos vélos avaient rarement des freins en ordre, nous n’avions pas de réfléchissants ni de phares opérationnels. Même dans les bois, nous roulions sans casque. Souvent, le soir, le vélo était laissé sur le trottoir ou contre le mur de la maison sans aucune chaîne de sécurité… le matin, il était toujours là ! Daniel Van Alken
- On jouait à des jeux dangereux et nous « pressentions d’instinct » qu’il valait mieux de ne pas en parler aux parents…
- Souvent, il y avait des accidents, on se faisait mal, il y avait des coupures, des écorchures, de temps en temps des os cassés mais personne n’était rendu responsable !
- Habitant « sur la Croisette », il m’était formellement interdit de traverser « la Grand Route » mais je pouvais en toute impunité aller jouer… sur les bords de l’Ourthe !
- Quand nous avions
trop souvent « mal à la gorge », on ne traînait pas,
on nous enlevait les amygdales et tant qu’on y était, on nous
enlevait « les polypes » !
Rare était celui qui y échappait ! - Nous buvions l’eau
de source (plus ou moins potable) que nous gardions dans des bidons
de métal et au goulot desquels nous buvions tous tour à tour.
Il n’y a jamais eu de décès. - Dans la plupart des maisons le « cabinet » était toujours à la porte et l’hiver, il fallait s’habiller pour aller à la toilette. On n’y restait pas longtemps… car il n’y avait pas encore de « bombe déodorante » !
- On devait se laver les mains avant chaque repas mais dans beaucoup de familles on ne prenait qu’un ou deux bains par semaine dans une grande « tine ».
- A table, nous devions nous taire quand « les grands » parlaient et il était préférable de « tourner sept fois sa langue dans la bouche » avant d’émettre une remarque.
- A l’école, le
maître avait toujours raison et souvent la punition était
doublée.
Personne ne discutait ses méthodes pédagogiques. - Celui qui avait des parents riches… ne le savait pas !
- Nous mangions de tout, du beurre de ferme salé, la crème du lait, du pain complet, des gâteaux à la crème au beurre, des oeufs avec du lard gras… mais aussi de la margarine sans vitamines ajoutées, du saindoux, le gras du jambon et de la viande… rares étaient les obèses !
Pas question de nous plaindre, nos actions étaient les nôtres !
Nous devions en supporter les conséquences !
Personne pour nous croire « sur notre simple parole » !
L’idée de se faire protéger par nos parents, si nous commettions une infraction ou une « bêtise », était impensable… !
Nos parents étaient toujours du côté de l’autorité… n’était-ce pas effrayant ?
Et pourtant nous sommes parvenus… à survivre !