Extrait de Chômage ambigu de la forme – Paysages Jean Mertens1
Voici venu le temps
où l’aube s’informe.
Timide coup de projecteur :
Un oiseau sent le vent s’étirer
dans l’air suspendu à sa décision.
Voici venu le temps
où l’aube se forme.
Farouche, la nuit se rebelle
une dernière fois, tire la couverture à soi.
Le rapace domine déjà la scène.
La nuit se conforme. L’aube triomphe.
Apaisement du vent en ces temps discursifs.
La pie applaudit des deux ailes,
évacue les miasmes de la nuit,
parachève le glissé de la plume.
Voici venu le temps de l’éveil.
L’aube est froide, si loin de la lumière.
Café fumant sous couette câline.
Le vert de l’herbe ronchonne sous la rosée.
Germe minéral dans la norme matinale.
Le bleu voûté s’éclaircit du blanc de ce jour.
La plume allume la feuille.
Frisson vertigineux. Rien n’y fait.
L’aube est froide si loin de la lumière.
L’aube engrange les méfaits de la nuit.
02 04 10 – 19 04 10 Jean Mertens1
1 Jean Mertens enseigne l’anglais scientifique et la communication à des ingénieurs industriels pendant 33 ans. Il contribue à la mise en place de la commission qualité de sa Haute École et participe au Conseil social.
Puis, en 2009, il décide de consacrer son temps à l’écriture (www.editionsdenullepart.info) et revient aussi à ses premières amours, l’histoire : pour Mémoire de Neupré, il se penche sur les deux magasins de l’Union coopérative à Neupré.
Ce sérésien de souche, liégeois de cœur, vit à Neupré depuis une trentaine d’années. Il est membre de la CCATM.