Le compositeur liégeois, Jean-Noël Hamal.1 et « Li fiesse di Hoûte-si-plou ».
Alain-Gérard Krupa nous a aimablement transmis un petit recueil de théâtre reprenant quelques pièces de Jean Noël Hamal écrite en wallon. Nous nous sommes tout naturellement intéressés à la pièce intitulée » Li Fiess di Houte-si-plou« (décembre 1757). Nous devons la traduction à notre ami Edgard Brenna. Nous la publierons en wallon et en français dans notre prochaine brochure.
Jean-Noël Hamal est né à Liège le 23 décembre 1709 et décédé à Liège, le 26 novembre 1778. Après avoir fait son apprentissage avec son père Henri-Guillaume Hamal (élève de Lambert Pietkin), également compositeur, il devint à six ans chantre de la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert sous Henri-Denis Dupont.
C’était un ensemble musical de plus d’une trentaine de musiciens, qu’il dirigea de 1737 à 1770. Il a complété sa formation de 1728 à 1731 au Collège liégeois Darchis à Rome, fondé en 1699 par la Chanoine Darchis, où il reçut des leçons de Giùseppe Amadori (1670-1730). Au cours d’un deuxième voyage en Italie, il rencontre le violoniste Niccolo Jommelli et Francesco Durante.
De retour à Liège, il devient directeur de la musique de la cathédrale Saint-Lambert et, en 1745, chanoine impérial. Depuis 1738, les membres de la famille Hamal donnaient régulièrement de « Grands concerts spirituels » à l’Hôtel de ville de Liège.
Après des conflits avec le chapitre, c’est son neveu et élève Henri Hamal (1744-1820) qui occupa à partir de 1770 le poste de maître de musique du chapitre jusqu’à la destruction de la cathédrale en 1793.
Œuvres :
92 motets, 34 messes, 24 psaumes des cantates, 5 lamentos, 6 litanies, 4 oratorios;
2 Te Deum, dont un en 1763 pour l’avènement du prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont;
3 opus de symphonies;
3 volumes de fragments symphoniques et ouvertures.
4 opéras burlesques écrits en wallon du XVIIIe siècle :
Li Voëgge di Chôfontaine(23 janvier 1757)
Li Ligeoi ègagî (14 avril 1757)
Li Fiess di Houte-si-plou(décembre1757)
Les Ypoconte (février 1758)
Les opéras burlesques :
A dater de 1757 à 59, Jean Noël Hamal, maître de chantres ou de chapelle de St.-Lambert, fit exécuter dans de brillants concerts, à l’Hôtel-de-Ville d’abord, le premier acte de son opéra Li Voëgge di Chôfontaine. Il eût un succès qu’on nommerait aujourd’hui de pyramidal. Les deux actes ainsi que les trois parties du Ligeoi ègagî, Li Fiess di Houte-si-plou et les Ypoconte, furent entendus, vivement applaudis, et répétés dans huit ou dix concerts successifs.
Ce que le patois de Liège a de mordant, de pittoresque et d’expressions intraduisibles, prêtait singulièrement à la musique originale et toute de situation du compositeur. Plusieurs de ces airs, arrivés par tradition, sont encore dans la mémoire de beaucoup de nos compatriotes: les partitions sont en partie incomplètes ou égarées.
Il est fâcheux que l’auteur, qui s’était donné tant de peine, n’ait pu faire représenter au théâtre ses quatre opéras; mais le patois dans lequel ils sont écrits, était un obstacle invincible pour des acteurs français.
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