2092 Une histoire des barrières

Alain-Gérard Krupa

Dans nos pérégrinations historiques, il arrive de tomber sur l’un ou l’autre document concernant notre commune et ses environs. C’est ce qui est arrivé récemment en compulsant notre célèbre « Moniteur », à l’époque de notre premier Roi, Léopold Ier de Saxe-Cobourg-Gotha.

Ainsi en date du 18 novembre 18521, je cite, « notre ministre des travaux publics (NDLR. Emile Van Horrenbeke) est chargé de l’exécution du présent arrêté ».

Cet Arrêté royal, daté du 15 novembre de cette même année 1852, fixe l’emplacement de barrières à travers notre territoire. Ne croyez pas, en effet, qu’un arrêté spécifique allait concerner notre petite région. Demeurons modestes.

Mais que dit-il ? Il fixe l’emplacement de barrières sur la route de Hody. Soit. Mais il faut savoir qu’à l’époque le passage de barrières (sortes de frontières) faisait rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, puisque, en fonction du numéro des barrières que je vais détailler, un paiement de taxes est différent. Ne me demandez pas les règles qui prévalaient à ces tarifs !

Les arrêtés qui nous concernent sont au nombre de quatre (de 1 à 4) et dépendent de trois critères : A (le lieu), B (les limites dans lesquelles le poteau de perception peut être placé), C (une observation…).

Décrivons ces barrières :

  1. A. Moulin de Boncelles :
    B. Vis-à-vis du moulin de Boncelles et jusqu’à 150 mètres de part et d’autre ;
    C. Taxe entière dans les deux directions.
  2. A. Hoûte-si-ploû :
    B. A l’origine de l’embranchement de Hoûte-si-Ploû à Esneux ;
    C. 3/5ème de la taxe en direction de Hody seulement ( !).
  3. A. Tavier :
    B. A la limite des communes d’Esneux et de Tavier et jusqu’à 150 mètres de part et d’autre ;
    C. 3/5ème de la taxe vers Houte-si-Plou et taxe entière vers Hody .
  4. A. Hody :
    B. A l’extrémité de la route, à Hody, et jusqu’à 250 mètres vers Houte-si-plou ;
    C. Taxe entière vers Houte-si-Plou seulement.
La carte-vue ci-dessus représente la route d’Esneux, à Neuville en Condroz, où l’endroit porte le nom de « petite barrière ». A cet endroit, il y avait effectivement prélèvement d’un péage.

1 Les droits de barrière sur les routes de l’Etat ont été abolis par la loi du 15 novembre 1866. Ils avaient été maintenus provisoirement sur certaines routes énumérées dans cette loi de 1866. La suppression des derniers droits a eu lieu à partir de l’année 1898

29 juillet 1684 Instauration de péages