2109. Quatre aviateurs américains inhumés deux par deux dans le Cimetière américain de Neuville-en-Condroz.

Ferdinand M. DESSENTE

Quatre aviateurs américains trouvèrent leur dernier repos dans notre Cimetière américain de Neuville-en-Condroz. Ils y furent inhumés deux par deux côte à côte dans les tombes situées Carré A – Rangée 8 – Tombes n° 14 et n° 15.

Une plaque en bronze placée entre les deux tombes indique leurs noms. Ce sont:
-le T/SGT (Sergent technicien) Edward V. ANKLI;
-le 2LT (Second Lieutenant) Edward A. HESSE, dans la tombe de gauche;
-le S/SGT (Sergent-chef) Robert E. JACKSON;
-le 2LT (Second lieutenant) Frederick G. REED, dans la tombe de droite.

Voici les croix des deux tombes. On peut y lire:

ICI REPOSENT EN GLOIRE HONORÉE DEUX COMPAGNONS D’ARMES

Voici la plaque de bronze.

Comme on peut le voir, ils faisaient partie de l’équipage d’une Forteresse volante B-17G appartenant à la 350 BOMB SQ-100 BOMB GP (H) (350e Escadrille de bombardiers – 100e Groupe de bombardiers lourds).

Le récit qui va suivre est basé sur les archives suivantes:

La microfiche MACR

MISSING AIR CREW REPORTS N° » 09507-09509 (RAPPORTS RELATIFS A UN ÉQUIPAGE MANQUANT). Il s’agit d’une pellicule de 11cm x 15cm qui comporte la photo de 47 documents I Dont:

A- Le rapport qui devait être établi dans les 48 h après le non-retour de l’appareil. On peut y lire:
1.L’organisation dont faisait partie l’équipage: Localisation: Station 139, Force: Be Force aérienne, Groupe 100e Groupe de bombardiers,Escadrille : 305°. Escadrille de bombardiers.
2.Le lieu de départ, la cible et le type de mission: Station 139, G.B., Berlin, Bombardement.
3. Les conditions de visibilité au moment du crash : bonne.
4. La date et la localisation géographique où l’appareil fut vu pour la dernière fois : 6 octobre 1944, 5314 Nord 1312 Est.
5. La cause de la perte de l’appareil: D.C.A. ennemie.
6. Le type d’appareil et son numéro de série: B-17G, 43-37882.
7.Le surnom donné à l’appareil: laissé en blanc.
8.Le type, modèle et Nos de série des quatre moteurs: R-1820-97, SW-020644, SW- 020665, SW-020729, SW-020744.
9. Les Nos de série des 12 mitrailleuses de bord: 1217178, etc…
10.Sous quels critères les personnes listées ci-dessous furent-elles classées-Perte de guerre.
11.Le nombre de personnes à bord de l’appareil, leur position, leur nom complet, leur grade, leur numéro matricule et leur statut actuel: 9 membres d’équipage:
a.le pilote: 2LT Fredrick G. REED, matricule 0-767651, Disparu en action.
b.le copilote: 2LT Edward A. HESSE, matricule 0-823075, Disparu en action.
c.le navigateur: F/O (officier navigant) John T. CARMICHAEL, matricule T-127420, Disparu en action.
d.le bombardier : 2LT Edmund W. ROHDE, matricule 0-777505, Disparu en action
e.le mécanicien de bord: T/SGT Edward V. ANKLI, matricule 15109105, Disparu en action.
f.l’opérateur radio: CPL (caporal) Robert H. BENNETT, matricule 17038951; (il fut élevé au grade de T/SGT Sergent technicien à titre posthume), Disparu en action.
g.le mitrailleur de la tourelle ventrale: S/SGT Robert E. JACKSON, matricule 18166581, Disparu en action.
h.le mitrailleur de queue: S/SGT Joseph J. BURGHARDT, matricule 16069588, Disparu en action.
i.le mitrailleur de sabord latéral : SGT Roy F. LOMANNO, matricule 13044914, Disparu en action.
12) L’identification des personnes qui ont vu l’appareil pour la dernière fois : le 1er Lt GOODWIN W.B., matricule 0-705379; le 2nd Lt MacVEH, matricule 0-766005
Les points 13) à 16) ne reçurent pas de réponse car non pertinents pour notre cas.

Date du rapport: 9 octobre 1944
(signature de l’officier ayant préparé le rapport)

17) Remarques relatives aux déclarations de témoins oculaires:
L’appareil reçut un impact direct de la Flak entre les moteurs numéros 2 et 1. L’aile s’embrasa et l’appareil chuta en vrille et en feu. Pas de parachutes observés.

B-Principalement le dossier de la LUFTWAFFE, répertorié sous le code KU 3129 (KU sont les initiales de Kriegsgefangene Untersuchungen: Enquêtes sur les prisonniers de guerre (vivants ou morts).

La lettre de Herr Frank BRAUN.
Mon témoin oculaire allemand qui habitait à l’époque à Finkenkrug et qui observa la chute de la Forteresse volante et ce qui s’en est suivi. Monsieur BRAUN était alors âgé de 10 ans.

VOICI EN RÉSUMÉ LEUR MALHEUREUSE ODYSSÉE:

Leur groupe était basé à Thorpe Abbotts (East Anglia), Grande Bretagne, Station n° 139 de la 8° Force aérienne américaine.
Leur avion était une Forteresse volante (Flying Fortress) B-17 G. Ses marques d’identification étaient :
-sur l’empennage une lettre D blanche dans un rectangle noir, (code du 100e Groupe de bombardiers lourds);
sous cette lettre le chiffre 337882, abréviation du n° de série qui était le 4337882; -plus bas, la lettre U noire, aussi reprise sur la carlingue à côté de la cocarde des États-Unis, l’étoile blanche dans un cercle bleu-foncé (lettre de désignation individuelle de l’avion à l’intérieur du groupe);
-sur la carlingue les lettres LN en noir (code de la 350e Escadrille de bombardiers).


Ils décolèrent le 6 octobre 1944 de leur base. Leur mission de bombardement avait comme cibles les dépôts de munitions, et des usines de montage d’avions et de chars, situés dans les environs de Berlin. Elles avaient été choisies uniquement pour la 3e Division de Bombardiers. Cette 3e Division de Bombardiers rassembla pour sa frappe 418 Forteresses volantes, formant ainsi 11 « Wings » de combat.
Les bombardiers se rassemblent en une formation, appelée « Box », une « Boîte », qui se compose de 36 appareils (trois fois une escadrille de 12, c’est-à-dire une escadrille « Lead » – « médiane de pointe », une escadrille « High Right » – « haute-droite » et une escadrille « Low Left » – « basse-gauche »).
Ces trois escadrilles étaient étagées sur une hauteur de 150 m et échelonnées. Chaque « Box » est espacé du suivant d’environ 9 km.
-L’ « I.P. » (« Initial Point » – « Point initial »), c’est-à-dire le point de départ pour l’approche de la cible était la petite ville de Nauen.

LES CIRCONSTANCES

Extrait de la lettre du 4 juillet 1992 de Herr Frank BRAUN
Il intitula sa lettre ainsi:
Vendredi, 6 octobre 1944.

Souvenirs d’un garçon de 10 ans. ANS FALTKENSEE. ALLEMAGNE. Chute d’un bombardier.

Vint alors le 6 octobre 1944. Un vendredi ensoleillé qui n’annonçait rien de bon. En effet, depuis le milieu de l’année précédente les attaques ennemies de jour (réservées aux Américains, les Anglais volaient de nuit) étaient au programme, et on s’attendait à un tel survol de jour lors d’une attaque importante sur Berlin.
Et effectivement, au début de l’après-midi, les sirènes retentirent. Un train venant d’Hambourg devait spécialement faire arrêt dans la gare de Finkenkrug; tous les voyageurs, parmi lesquels de nombreux militaires, se précipitèrent dans les abris antiaériens qui flanquaient de part et d’autre la gare. La plupart voulaient tout naturellement s’éloigner un peu du fait d’une attaque directe possible des installations ferroviaires. Des panneaux indicateurs de couleur conduisirent beaucoup de voyageurs également vers « notre » abri.

Peu après la pré-alerte et le déclenchement de l’alerte proprement dite, la première formation de bombardiers de la Force aérienne américaine nous survolait à quelque 8.000m d’altitude en direction de Berlin.

La formation se composait de bombardiers fortement armés de type Boeing B-17G, Flying Fortress III. Ce type de quadrimoteur américain tut mis en service la première fois en 1943, il atteignait une vitesse maximum de 438 km/h avec un rayon d’action de 3.000 km. Cet appareil était armé de 12 mitrailleuses et pouvait emporter une charge de bombes de 5 tonnes. Il était connu et craint sous le nom de « Forteresse volante ». Il était presque impossible de les approcher avec des avions de chasse du fait que les 8-17 se couvraient mutuellement et qu’il n’existait pas d’angle mort. La lutte contre ces bombardiers était dès lors réservée aux batteries allemandes de la Flak (D.C.A.).

35 En réalité, la charge en bombes allait de 2.600 livres (1.179 kg) à 17.600 livres (7.983 kg).

Berlin était placé sous la protection du Ille District aérien qui s’étendait en effet à partir du nord-est jusqu’au sud-ouest du Reich. Avec 318 batteries antiaériennes lourdes, ainsi que 107 batteries légères et moyennes, ce système de protection antiaérien était en juin 1944 le plus puissant du Reich. A présent, je mets en doute que le 8-17 ne comportait qu’un équipage de 8 hommes (Il avait raison, il en comportait 9, mais ignorait qu’un homme s’était sauvé en parachute et n’était au courant que des 8 morts)….

Cependant revenons au vendredi « noir ». Je me trouvais ainsi devant l’abri, cette fois avec un lieutenant de la Luftwaffe, et j’observais l’arrivée des formations de bombardiers. Soudainement nous nous figeâmes. Un appareil touché, traînant derrière lui un épais nuage de fumée, se précipitait en vrille vers le sol juste au- dessus de nous. L’officier qui se rendit compte du danger imminent, sauta dans l’abri en vue d’ordonner aux occupants son évacuation immédiate. Abandonnant les bagages, les jeunes femmes tenant leur bébé dans les bras, d’autres tenant de petits enfants par la main, tout le monde se précipita en paniquant hors de l’abri en cherchant refuge hors du rayon présumé de chute de l’avion. La plupart des soldats et des civils, y compris ma mère et moi-même, les suivirent aveuglément et parcourûmes la Wilhelmsstrasse. Ça et là tombaient des shrapnells qui deviendraient plus tard des objets prisés de collection par nous, garçons. Heureusement personne ne fut blessé. Pendant la course, nous continuions à observer l’évolution de la chute de l’avion. Par bonheur il ne toucha ni l’abri ni notre maison, mais s’écrasa environ 500 m plus loin.

Comment cela se présentait-il à l’endroit du n° 55 de la Ringstrasse ? J’ai, hélas, oublié le nom de la propriétaire. En tous cas, la maison était en feu. La propriétaire voulait manifestement tenter de sauver des aviateurs encore en vie ainsi que d’éteindre l’incendie de sa maison à l’aide de voisins. Personne n’a réfléchi au grand danger que présentait l’épave de l’avion en feu. Et, en effet, il y avait encore des bombes dans la soute qui explosèrent à ce moment. La propriétaire et d’autres personnes venues aider furent tuées ou blessées. L’onde de choc détruisit totalement la maison voisine, sise Ringstrasse, 53, celle du Docteur Heinicke (des ruines sont encore visibles aujourd’hui). D’autres maisons furent partiellement endommagées. Au-delà il y eut d’importants dégâts aux vitres et aux toits. Du fait de l’explosion, la Ringstrasse était parsemée de marrons et de feuilles.

Des aviateurs américains, Il y avait à peine des traces. Personnellement, je trouvai uniquement une jambe arrachée, avec les restes d’une botte d’aviateur se trouvant près d’un arbre. Il est très improbable que des survivants parmi l’équipage eussent pu être sauvés. Personne ne peut avoir survécu à une descente en chute libre à partir de 8.000 à 9.000 mètres d’altitude. Je n’ai pas pu observer des sauts en parachute.

A peu près une semaine plus tard eut lieu l’inhumation des victimes dans un cimetière de Falkensee. Si parmi elles se trouvaient aussi les Américains, je l’ignore.

signé Frank Braun

Le dossier allemand KU 3129 signale le 8 octobre 1944, à 14h00, qu’une Forteresse I fut abattue le 6 octobre 1944, à 11h48, à Finkenkrug, Ringstrasse 55, 10 km à l’ouest de Spandau36

L’avion porte la lettre U sans pouvoir identifier d’autres marques, l’avion étant détruit à 98%. 8 morts trouvés, trois identifiés: Joseph Burghardt, Edward Hesse, Robert Bennett.

Plus loin, il rapporte que les plaques matricules de Roy F. Lomanno, de Joseph J. Burghardt et de Robert H. Bennett ont été trouvées.

Que le S/SGT Roy F. Lomanno fut fait prisonnier le 6 octobre 1944, et que les 8 morts furent inhumés à 16h00 dans le cimetière civil de Falkensee.
(S’agit-il bien de Roy Lomanno les deux fois. Est-il mort ou prisonnier ?)
Après la guerre, le 6 août 1947, une équipe faisant partie du G.R.S. [Grave Registration Service: Service de l’enregistrement des sépultures] vint au cimetière civil de Falkensee, suite au « Missing Air Crew Report »: « Rapport de l’équipage manquant » et aux archives allemandes trouvées entretemps. Elle y découvrit une tombe collective située dans la rangée n°2 et occupant l’espace de tombes Individuelles numérotées 5 à 7. Une croix en bois y avait été dressée portant l’inscription en allemand: « HIER RUHEN ACHT UNBEKANNTE AMERICANISCHE SOLDATEN » – « ICI REPOSENT HUIT SOLDATS INCONNUS AMERICAINS ».

Les Américains procédèrent alors à l’exhumation des corps et découvrirent l’existence de cinq groupes de restes mortels qu’ils ne purent identifier:
a)un aviateur inconnu;
b)un autre aviateur inconnu;
c)un groupe de trois aviateurs inconnus;
d)un troisième aviateur inconnu;
e)un autre groupe de deux aviateurs inconnus.

Tous reçurent alors une identification sous forme de « UNKNOWN (Inconnu) X- 6322… à UNKNOWN X-6330.

Ils furent placés précautionneusement dans des « Transfer boxes », « Caisses de transfert », sortes de cercueils d’inhumation provisoires. Ils les expédièrent à notre cimetière américain temporaire. Ici on procéda à une inspection minutieuse des restes mortels.

Veuillez excuser l’auteur s’il utilise expressément le terme « restes mortels ». Le lecteur à du se rendre compte que dans les sépultures de Falkensee on ne put découvrir des corps entiers suite à l’explosion de l’avion et au brasier qui s’en suivit. De plus, près de trois ans après l’inhumation il ne devait y rester que des ossements et des lambeaux d’uniformes calcinés.

Une vue du Laboratoire Central d’Identification (CIL) du cimetière temporaire de Neuville en Condroz

Dans le « C.I.L. », « Central Identification Laboratory », « Laboratoire Central d’Identification » du Cimetière temporaire de Neuville, on tenta de séparer autant que possible les restes mortels les uns des autres. Évidemment lorsqu’il y avait un risque de séparer une partie des restes mortels appartenant à un individu d’un ensemble, on préféra laisser le tout tel quel.

Au cours de l’examen des restes mortels, on établit des fiches dentaires pour chacun d’eux. En même temps on demanda aussi aux États-Unis de faire parvenir les dossiers individuels des huit aviateurs qu’on savait avoir été inhumés à Falkensee. Lorsque ces dossiers furent arrivés, on procéda à une comparaison et on put ainsi identifier avec certitude à qui appartenaient les restes mortels.

Le premier Inconnu s’avéra être le S/SGT Joseph J. BURGHARDT;
Le second Inconnu était le Caporal Robert H. BENNETT;
On parvint à séparer des trois Inconnus inhumés ensemble, le F/O John T. CARMICHAEL et le 2LT Edmund W. ROHDE qui furent inhumés isolément.
On inhuma l’Inconnu restant, séparément et de façon provisoire. Il s’agissait d’une partie des restes mortels du T/SGT Edward V. ANKLI.
Le troisième Inconnu solitaire s’avéra être une partie des restes mortels du précédent et ceux du 2LT Edward A. HESSE.
Enfin, on décida de maintenir ensemble les restes mortels des deux derniers inconnus qui furent identifiés comme étant le S/SGT Robert L. JACKSON et le 2LT Frederick G. REED.

Ils furent inhumés dans notre Cimetière américain temporaire de Neuville, respectivement de la manière suivante:
-BURGHARDT dans le carré AA, rangée 12, tombe n° 288;
-BENNETT dans la tombe d’à côté, le n° 289;
-CARMICHAEL, ROHDE, ANKLI dans le carré BB, rangée 4, tombes nos 96, 97 et 98; -HESSE dans le même carré BB, mais rangée 5, tombe n° 107 (HESSE et ANKLI seront regroupés ensemble plus tard);
-JACKSON et REED seront inhumés dans le carré KK, rangée 6, tombes n° 133 et 134.

Ce n’est qu’alors que le Département de la guerre, Bureau de l’Intendant- général informa les proches parents que leur fils ou mari avait été retrouvé et identifié. Qu’il avait été inhumé momentanément dans notre Cimetière américain provisoire. Il communiqua aussi les coordonnées de la tombe mais il ajouta qu’elles ne pouvaient êtres visitées.

Plus tard, il leur fut demandé s’ils souhaitaient que la dépouille mortelle soit rapatriée, aux frais du Gouvernement, ou qu’elle soit définitivement inhumée dans le Cimetière Américain (permanent) des Ardennes à créer à Neuville-en-Condroz, Belgique.

Après qu’on eu fermé le Cimetière américain provisoire de Neuville-en Condroz, le soir du 19 septembre 1948, on mit en route l’exhumation des corps et leur mise en bière dans des cercueils définitifs, cercueils en fonte d’aluminium anodisé extérieurement en bronze. Ces cercueils étaient protégés par des « Shipping cases », « Caisse d’expédition » en bois peint en noir. Chaque « Shipping case » porterait stencilé, côté tête, le nom du soldat et son matricule, son grade et plus tard, le lieu de destination (Pour les inconnus: Inconnu X et la destination qui sera le nom du Cimetière permanent).

Survol à basse altitude du Cimetière militaire temporaire américain de Neuville-en-Condroz, le 27 juin 1946. A gauche on peut distinguer une foule d’ouvriers travaillant dans le carré M, le carré dans lequel on inhumait les morts alliés.
(Photo se trouvant à la Smithsonian Institution, U-S-A.)

De plus on y cloua le certificat sanitaire réglementaire et un duplicata de la plaque d’identification ». Ces caisses étaient alors stockées en attendant les réponses des proches exprimant leurs souhaits.
Une fois en possession des directives de la part des familles, on stencila enfin la destination des « Shipping cases ». Il s’en suivit que:
– les restes mortels du T/SGT Robert H. BENETT furent rapatriés aux États-Unis (Missouri);
– les restes mortels du 2LT Edmund W.ROHDE furent également rapatriés aux États-Unis (lowa);
– les restes mortels du S/SGT Joseph J. BURGHARDT furent inhumés dans le carré D, rangée 7, tombe n° 41;
– les restes mortels du F/O John T. CARMICHAEL furent inhumés aussi dans le carré D, rangée 39, tombe n° 13;
-les restes mortels du T/SGT Edward V. ANKLI ainsi que ceux du 2LT Edward A. HESSE furent inhumés ensemble dans le carré A, rangée 8, tombe n » 14; – les restes mortels du S/SGT Robert E. JACKSON et ceux du 2LT Frederick G. REED furent inhumés à côté, carré A, rangée 8, tombe n° 15.

Une plaque de bronze avec leur identité fut posée entre les deux tombes comme montré au début de cet article.

17 Voir Les cahiers de Jadis, N° 43, page 1639

D’autres tombes avec des restes mortels groupés se rencontrent dans le cimetière, ce sont celles de:
-deux pilotes inhumés carré D, rangée 35, tombe n° 11. Une plaque de bronze au pied de la croix rappelle également leur identité: 1LT Richmond S. WOLSTEIN et le 1LT Maurus C. OWENS, ils appartenaient au 786e Bomb Squadron, 466eBomb Group (Heavy). Ils perdirent la vie le 13 août 1944;
-les restes mortels de 3 Inconnus inhumés carré A, rangée 35, tombe n° 52; -les restes mortels de 13 Inconnus inhumés carré A, rangée 38, tombe n° 58; -les restes mortels de 2 Inconnus inhumés carré C, rangée 35, tombe n° 1

La chapelle du cimetière provisoire

36 Finkelkrug est situé à 10 km à l’ouest de Spandau, quartier de Berlin. Spandau est célèbre pour son lieu de détention des criminels de guerre nazis, dont Rudolf HESS, condamnés en 1946 au procès de Nuremberg. Hess sy suicida en 1987, Ilaida HITLER dans la rédaction de son exposé de la doctrine nazie, dans son ouvrage Mein Kampf (Ma lutte), lorsque ce dernier se trouvait en prison suite à son putsch raté de Munich en 1923.