Maker à l’åwe
Dans les mémoires de Fernand Lafontaine, j’ai découvert un jeu pour adultes. Il est intitulé: « maker à l’åwe« .
Le
café organisateur dressait un mât assez haut qu’on appelait
familièrement une potence. Le jour du concours, on attachait un fil
de fer au sommet du mât et à l’autre bout du fil pendait une oie.
Si le site le permettait, le câble était tendu entre deux arbres ou
encore entre un arbre et une potence. Une redevance était demandée
à chaque joueur.
Le jeu consistait à couper le fil au moyen « del cèle« , barre de fer de 80cm, de forme carrée et aux arêtes vives. Le concurrent se plaçait derrière une ligne tracée au sol. Il lançait sa barre avec force pour trancher le fil porteur. celui qui y parvenait gagnait l’oie, le jambon ou tout autre objet suspendu. Chacun avait droit à 3 tours et si l’åwe n’était pas gagnée, elle revenait au patron du café.
Jean Haust, dans son dictionnaire liégeois, décrit une autre manière de frapper l’oie. Il appelle ce jeu « lidjètereye à l’åwe » ou « le jeu de la mère l’oie« . Une roue, soutenue par un mât de +/- 1.70m, est garnie d’oies suspendues par la tête. Le jeu consiste à lancer la barre de fer pour trancher le cou d’une oie que le joueur emporte.
Ce « divertissement » a complètement disparu.
Mât de Cocagne
Un autre jeu similaire mais beaucoup plus répandu était le « mât de cocagne ».
Comme dans le jeu précédent une haute potence était dressée. Elle était surmontée d’un jambon, d’une oie ou d’autres objets qui attiraient la convoitise des joueurs.
La colonne était enduite d’un produit glissant comme du savon ou du suif.
Chaque concurrent s’efforçait d’atteindre le sommet et de décrocher la récompense.
Ce jeu, depuis longtemps disparu chez nous, est encore à l’honneur dans certains villages.
Rolande Bertrand.