Dans un article précédent, nous avons longuement parlé du jeu de quilles. Victor Georges (Les dialectes de Wallonie – Tome 7 – 1979) nous apporte de précieux renseignements « techniques ».
Le jeu et les accessoires.
Li djeû d’bèyes, le jeu de quilles se présente comme suit :
-Une aire cimentée (djeû d’cimint) ou parfois cendrée, en plein air, (djeû d’cènes) de quelque 80 centimètres de largeur et d’une longueur variant entre 8 et 10 mètres, délimitée jusqu’à 1 mètre quillier par deux bondes, planches de 15 à 20 cm de hauteur ;
-li plontche d’assîse, planche large d’environ 30 cm, longue d’1 mètre et fixée devant le joueur sur l’aire cimentée ou cendrée ; il arrive, mais très rarement, que cette planche occupe toute la longueur du jeu ;
-li pîre dè djeû d’bèyes, la pierre ou quillier, situé au bout de l’aire de jeu et sur lequel sont disposées en quinconce lès noûf bèyes, les neuf quilles.
une quille, une bèye, figure grosso modo un cône de 30 cm à 40 cm de haut et de 10 cm de diamètre à la base.
Le seul accessoire est la boule, li boulèt †s bèyes. Elle est en bois, pèse quelque 5 kilos et comporte le plus souvent 3 creux (boulèt à treûs trôs). Po dès cènes, li boulèt èst r’covrou d’tole, si le jeu se pratique sur une aire cendrée, la boule est entièrement recouverte de tôle, laquelle présente une surface plus lisse, apte à réduire les effets du freinage dans la cendrée. La bonne boule est fabriquée avec du « franc-picard », variété de peuplier offrant un bois très dur, sans fil et qui, par conséquent, ne se fendille pas