Jean LICOT
Un matin pluvieux et froid de février 1934, maman me passa un ciré et un chapeau de pêcheur, puis mon grand père maternel me prit la main pour aller << promener ». Il s’était habillé comme le dimanche et cela m’intriguait beaucoup.
Nous avons remonté la rue Maflot, passé devant les deux églises et la maison communale. Nous sommes arrivés devant l’entrée de la grosse ferme (actuellement propriété Michel Hansenne). Nous nous sommes dirigés vers le perron. La grosse porte était entrebâillée et nous l’avons poussée.
Nous avons pendu nos habits de pluie à un portemanteau, déjà bien chargé et sommes entrés dans la grande pièce de gauche.
Des chaises étaient disposées comme à l’église et l’assistance était déjà nombreuse. Au fond de la pièce, près de la cheminée, trônait un appareil comme une horloge de cheminée, avec un voyant et deux boutons.
C’était le seul récepteur radio du village qui diffusait une musique triste et lugubre. Soudain, il arrêta la musique et une voix grave se fit entendre. Tout ce monde était venu écouter la retransmission des funérailles du Roi Albert. Cela dura très longtemps et certains pleuraient à chaudes larmes.
J’allais avoir six ans et je ne comprenais rien à un tel chagrin, mais cette aventure avait pris place dans ma mémoire.