COUVENT
La maison de la Doctrine chrétienne a été fondée en 1902 par Mademoiselle Marie de Laminne. 32 religieuses se succèderont durant ses 105 ans d’existence. La maison sera intégrée à la «Fondation de Laminne» en 1923. Le bâtiment a été construit début 1900.
Les objectifs furent les suivants :
– Faire le bien – Créer une école ménagère et une école gardienne
– Assurer les soins aux malades
En 1902, arrivée de Soeur Célestin Héber, infirmière et de Soeur Victoire Kimes, institutrice gardienne
En 1903, ouverture de l’école ménagère par Soeur St Vincent Albeaud;
En 1904, Soeur Agathe Ferry y ajoute le cours de couture
En 1909, la place d’institutrice communale est offerte à Sour St François Laperche, âgée de 22 ans. Elle marquera d’une empreinte énergique et constructive toutes les générations de filles jusqu’en 1941.
Soeur St Jean, arrivée à Rotheux le 14 mars 1940, munie du diplôme d’infirmière. Une aubaine pour le village qui depuis 1927 attendait une infirmière Chaque jour. juchée sur son vélomoteur, elle venait en aide à tout qui fait appel à elle. Le 4 août 1963, tous les villageois (qui ont cotisé) avec Monsieur Armand Dizier, » Bourgmestre, à leur tête, lui offrirent une voiture 2CV. Le 2 février 1986, Soeur St Jean décède. Elle sera regrettée par tout le village.
STRIVAY
Les maisons anciennes en moellons de calcaire entourent une placette triangulaire dont le centre était autrefois occupé par un étang. A présent, couverte d’herbe et ombragée, la place est plantée d’une croix sur socle calcaire datant de 1831. Deux charmes imposants complètent le tableau de ce hameau pittoresque faisant partie du grand site classé de la Boucle de l’Ourthe.
MADAME LEBLANC
L’Ecole a fonctionné 41 ans, de 1931 à 1972, avec une seule institutrice, Mme LEBLANC. Au début de l’année scolaire 1929, Mme LEBLANC entre en fonction, en tant del Cheffe d’Ecole, à l’école primaire du hameau de STRIVAY (une grande pièce de la maison de Monsieur F. LAMBERT). Une seule classe mixte comprenant 17 élèves qui se répartissaient sur les 6 années. Pâques 1931 c’est l’inauguration de la nouvelle école de STRIVAY. Ecole solide, bien bâtie car les premières pierres ont été posées par la maîtresse et ses élèves. Ayant ouvert la porte de l’école en 1931, la maîtresse la ferme en juillet 1972. 41 ans dans la même classe, 43 ans dans la commune en tant que Cheffe d’Ecole. Mme Leblanc était une dame qui adorait son métier et qui donnait cours avec son grand coeur. Encore aujourd’hui le souvenir de Mme Leblanc est bien présent dans la mémoire des anciens de Strivay. Le mercredi 14 mars 1990, l’ensemble sera mis en vente publique.
LA STATION RADIO DE PLAINEVAUX
En 1920, Marcel Henrion installe à Seraing un véritable studio-auditorium. Il sera aidé par sa fille Marie Louise.
En 1933, contraint par une loi sur les émissions radio, il s’installe à Plainevaux, au sommet du Thier de Strivay, où il construit une villa aussi originale que son propriétaire !
Au mois de mai 1940, les émissions cessent, la station est réquisitionnée par l’armée allemande. Le matériel va servir à brouiller les émissions de Radio-Londres avant d’être démonté et emporté !
MARIE-LOUISE HENRION
Marie-Louise Henrion épouse Félix Peetermans. Tous deux s’occupent de presse clandestine et d’un service de renseignements.
Le 3 juin 1943, suite à une dénonciation, ils seront arrêtés. Enceinte, Marie-louise accouchera, d’un garçon, Francis, le 18 juin 1943 à l’hôpital Brugmann de Bruxelles, réquisitionné par les Allemands. Madame Henrion, la grand-mère, obtiendra la garde du bébé.
Le 26 février 1944, Félix sera jugé à Torgau condamné à mort et fusillé le 21 juin 1944. Marie-Louise sera condamnée à 3 ans de travaux forcés, sera internée au camp de concentration de Ravensbrück et ensuite à Mauthausen. Elle rentrera à Plainevaux le 7 mai 1945 libérée par les Américains. Elle retrouvera Francis et apprendra la mort de son époux.
EGLISE DE NEUVILLE
Edifiée au XIVe en moellons de grès, probablement chapelle castrale à l’origine, elle est devenue paroissiale en 1810. Les dalles funéraires scellées dans les murs sont nombreuses. Au cours des siècles, l’église sera régulièrement agrandie. Le pittoresque jardin du presbytère voisin a accueilli des petites réceptions lors des festivités locales à plusieurs reprises. Ses arbres fruitiers et son calme constituent un havre de paix pour la biodiversité locale.
NOTRE DAME
Dans les archives datant de 1728 on trouve la relation intégrale d’un miracle qui s’était produit devant la statue de Notre-Dame de Neuville à cette époque. Depuis plus d’un siècle, cette statue avait miraculeusement disparu, jusqu’aux tragiques journées de mai 1940.
A leur arrivée, dans le village, les Allemands firent vider les greniers. Au cours de cette opération, Monsieur l’abbé Meulders découvrit dans les combles du presbytère. la fameuse statue de Notre-Dame en piteux état. Il s’agissait d’une oeuvre d’art qui datait de la moitié du xve siècle. La paroisse s’engagea à la restaurer et à rétablir son culte si tous les prisonniers rentraient sains et saufs. Ce qui fut le cas en 1945. Les bénédictins de Maredsous se chargèrent du travail. Le rétablissement du culte de Notre-Dame eut lieu le 9 septembre 1945 en présence d’un nombreux public.
CHATEAU DE NEUVILLE
L’édifice original était un château fort, entouré de douves. En 1724, Adrien II, comte de Lannoy-Clervaux et son épouse Aldegonde, baronne de Warnant entrent en possession du château. Sous leur impulsion, l’austère bâtiment devient demeure de plaisance.
Avant 1758, la ferme que nous découvrons aujourd’hui n’existait pas. C’est à cette date que Adrien III de Lannoy supprime l’ancienne basse-cour pour faire place à cette grande ferme, ceinturée de douves et étangs.
En 1827, Adrien IV, le dernier de la lignée des de Lannoy épouse Marie-Amélie, Baronne de Tornaco, Durant ce XIXe siècle s’accentue dans la seigneurie l’intérêt pour la forêt. La baronne de Tornaco poursuit l’oeuvre commune après le décès, en 1854, de son mari. Le milieu naturel est exceptionnel (chênes, hêtres pourpres, pins, peupliers). Des arbres exotiques y sont introduits. La faune est variée. Plusieurs chemins sont percés, d’autres améliorés, des pavillons de chasse et de repos sont construits, des haies de charmes implantées, des étangs de barrage installés. La forêt, de plus, participe à l’économie de la région. » Aujourd’hui encore, le souvenir de la baronne de Tornaco se perpétue à travers des appellations bien connues des habitants, le chemin «Madame», le pont «Madame», le chêne «Madame>…
CHATEAU DES GRANGES
Le château des Granges se dressait au milieu d’un vaste parc. Malheureusement, ravagé par un incendie, le 29 août 1997, il ne fut jamais reconstruit.
La construction, d’esprit Louis XV, avait subi d’importants remaniements au 19e siècle. Selon A. de Ryckel, le domaine des Granges faisait originairement partie de celui des Argenteau, seigneurs d’Esneux, dont il se serait détaché dans la seconde moitié du 17ème siècle. Il y a eu, aux Granges, deux fiefs voisins, bien distincts, chacun d’eux comprenant une habitation.
En 1923, une Fondation de Laminne fut créée à Rotheux-Rimière. Outre Marie et Caroline s’associèrent au projet les Chevaliers Ludovic et Adolphe de Laminne de Bex, le baron Charles de Radzitzky d’Ostrowick et le chevalier Marcel de Schaetzen.
Encore aujourd’hui, cette fondation a pour objet le développement et le soutien, dans la paroisse de Rotheux-Rimière, de l’enseignement gardien, primaire catholique, ainsi que l’organisation de soins et de secours à donner aux malades et spécialement aux plus pauvres. Durant la guerre 14-18, la société de St Vincent de Paul agissant sur la commune fut alimentée, entre autres, par les demoiselles Marie et Caroline de Laminne. Elles apportèrent également leur aide aux indigents de la commune.
LE BÂTI
Dominé par le château de Plainevaux, le noyau ancien du village, «le bâti», s’organise en 2 rues parallèles qui se font face en contre haut du ruisseau qui prend sa source au nord dans le bois de la Vecquée. Le fond du vallon, couvert d’herbe, et ombragé par de grands arbres, confère au coeur du village un charme particulier.
JENNY DUCHESNE
Jenny, née en 1860 et décédée en 1948, fut nommée institutrice primaire à l’école des filles de Plainevaux en 1880. Elle épousera Léon Huberty de Plainevaux. Durant la guerre 1914-1918, elle perdra un fils, Paul Huberty, blessé sur le front de l’Yser, hospitalisé à Calais il y décédera le 18 décembre 1914.
Jenny et son époux décidèrent de se rendre à Calais. Devant l’impossibilité de franchir la ligne de front, ils passeront en Hollande, embarqueront pour l’Angleterre avant de rejoindre Calais. Ils arriveront malheureusement trop tard.
Lors des combats du 5 août 1914 à Plainevaux, elle sera présente, avec d’autres, et en particulier son frère Maurice, diplômé de le Croix-Rouge, pour secourir et soigner les blessés et entre autres le commandant de Menten, qui seront amenés à l’ambulance installée dans les locaux de l’école communale des filles. Durant l’occupation elle aidait les habitants et en particulier les enfants en ouvrant dans des organisations telles que l’Oeuvre de la soupe générale et du repas scolaire, l’oeuvre du vêtement….
EGLISE DE PLAINEVAUX
C’est en l’an 1535, que fut consacrée la chapelle de Plainevaux en l’honneur de Sainte Barbe. A l’origine la chapelle ne comportait que la nef, de style roman. Vers 1723, 2 siècles plus tard, le cœur a été ajouté de même qu’une petite tour avec clocher. La tour fut remplacée vers 1853.La sacristie a été agrandie en 1889. L’église fut détruite par un incendie en 1969, elle fut reconstruite suivant les plans de l’architecte Jean Marie Pissart. Les travaux de reconstruction débutent en mai 1973. L’église sera inaugurée le 13 novembre 1982, plus de 13 ans après l’incendie.
SAINTE-BARBE
Barbe est née en Nicodémie vers 235 (aujourd’hui Izmit en Turquie), son père Dioscore de religion païenne était d’un naturel cruel. Celui-ci voyant que sa fille à, l’adolescence, était d’une beauté remarquable, l’enferma dans une tour inaccessible. Barbe profita de l’absence de son père pour faire percer une troisième fenêtre pour symboliser la trinité et traça des signes de croix. A son retour, quand il comprit que sa fille se convertissait au christianisme, il entra dans une colère terrible. Selon la légende, il aurait été foudroyé après l’avoir torturée et décapitée. Pour cette raison, elle est devenue patronne de « tout ce qui tonne et détonne».
LILY GATHY
Née le 4 janvier 1923, Marguerite Gathy va connaître un destin tragique. Alors que les nazis envahissent l’Europe, cette jeune femme dorénavant appelée Lily dans la Résistance sera arrêtée, jugée, condamnée et déportée dans les camps de l’Allemagne hitlérienne. Son crime : elle a fourni des armes aux Résistants liégeois. Considérée comme une terroriste, elle va connaître les souffrances physiques et morales des tortionnaires nazis. Auschwitz, Mauthausen, Treblinka, Bergen Belsen, autant de noms qui font encore frémir de nos jours. Mais, malgré 27 mois de brimades, d’injures, de tortures, Lily échappe à la mort et rentre dans sa famille le 8 mai 1945. Viennent alors les années d’un nouveau combat afin de faire connaître aux jeunes et aux moins jeunes ce que furent les camps de la mort. Elle s’installe à Strivay et parcourt la Belgique, expose des photos, montre des documents, révèle les traitements infligés aux prisonniers de toutes les nationalités. Elle retrace l’Histoire de la Seconde guerre mondiale en revivant l’histoire d’une jeune femme de 20 ans, condamnée par le régime nazi.