Désiré GILLET
Cette maison, aux angles arrondis par les ans,
cachée par une majestueuse drève d’épicéas,
me harcèle maintenant.
J’ai grandi dans ses murs,
j’ai pleuré, joué et aimé entouré des miens.
Protégée par son charme, je me sentais si bien.
Je ne 1’ai pas assez aimée.
et d’y penser me rend nostalgique.
Entourée de verdure d’arbres et de fleurs,
elle a défiéle temps me donnant du bonheur.
Je me souviens de cette pompe rustique
qui charmait le décor,
vieille, mais robuste encore,
nous donnant l’eau qui nous faisait vivre,
elle symbolisait déjàle temps passé.
En ai-je eu des fois les pieds mouillés.
Les prairies, les bois et les champs l’entourant,
nous fournissaient chauffage, fourrage et froment.
Je revois encore maman, les mains dans la farine,
pétrissant son pain, le glissant dans le four,
son visage rougi par les braises enflammées.
Et papa, qui la nuitcomme le jour,
son fusil à l’épaule, sa gibecière et son chien,
s’en allait dans le bois, dont il était le gardien.
A quelques pas de là, une mare aujourd’hui oubliée,
qui àla vue d’une croix sinistre,
effrayait les porteurs d’eau.
C’était la maison du bout du monde,
au lieu dit « LE P’TIT MOULIN« ,
s’arrêtant là, comme si après elle,
il n’y avait plus rien.
J’y ai vécu vingt ans. J’ai vieilli maintenant.
Elle aussi !
Mais elle restera dans mes souvenirs …. Promis!