La vie quotidienne en 1940
Loin de nous l’idée d’ouvrir dans nos cahiers une rubrique
« ETAT-CIVIL », nous laisserons cette tâche au périodique
« Li p’tit banc », qui en a pris l’heureuse
initiative.
Toutefois à l’occasion de cette série d’articles sur « Bonsgnée »
nous voudrions rappeler que le 14 juillet 1993, Bonsgnée était dans
la tristesse, suite au décès de Monsieur Georges BRONNE. De
par sa bonhomie, pour tous, il était plus qu’un ami. Non seulement
il avait fêté ses 80 ans le 4 juillet, mais depuis quelques mois il
avait mis un rêve en exécution. Celui de faire bâtir une maison à
Bonsgnée, preuve de son attachement à son voisinage. Un défi de
plus, bien dans son style de vie, qui lui faisait dire « le plus
important n’est pas d’ajouter des années à la vie, mais d’ajouter
de la vie aux années ».
Merci, Monsieur BRONNE pour cette leçon d’optimisme.
Dans le cahier n3, pages 68 et
69, nous vous communiquions les noms des propriétaires en 1847 et
1855, ainsi que les habitants (résidents), en 1927 et 1947.
Ci-après, nous avons localisé les constructions actuelles
(anciennes et récentes) avec en regard, le nom des habitants
recensés au 15 novembre 1993.
Route de Bonsgnée.
Repère
n1 Henri DOYEN – RAVEN Martine
137
2 Alfred HANSEN – BOUR Marie 139
3 Philippe HAINAUT -MARECHAL
4 Jeanne BERDEN (Vve Edouard GILSON) 118
5 Jean MOTTET – DISCRY Florence 120
6 Victor DUCHATEAU – SERET Suzanne 122
7 Pol BILLEN – LAFORCIA Anne 141
8 Marc BEUVEN – POLARD Marie 143
9 Guy VANDERHEYDEN – LEUSH Anne 124
10 José DONIS – DAWANCE Josée 126
11 Serge BALTHASART – MOHR Jeanne 128
12 André JACOBY – NOLEVAUX Monique 145
13 Théophile VANHOENAKER – JANISZEWSKI 147
14 Renée BOUILLAULT 130
15 Anne KETSER 130
Rue Sart Servais
16 Michel DETAILLE – HANSENNE Miette 1
17 Jeanine MICHA 2
18 Joseph RENARD 4
19 Philippe ZOCCHI – STOKIS Marie-Rose 11
20 Serge DUPONT 13
21 Jacques FABRY – JUNGLING Anne-Marie 5
22 9
23 Jeanne LAROCK (Vve André HANSENNE) 19
24 Jacques BOURG – MICHEELS Anja 23
25 Roger VERDIN – BASIAUX Nicole 33
26 35
Rue Trente Chevaux
27 Grégory VANDORSHOT – SCHEPENS Alberte 2
28 Michèle DAHMEN 4
29 Jean QUINTIENS – HOUTMEYER Marylène 6
30 Nelly PIROTTE 8
Rue Terre Collette
31 Willy LECOCQ – SAINVITEUX Monique 2
32 Joseph LECOCQ – GOSSOIN Marcelle 4
Certaines personnes ayant habité Bonsgnée s’étonneront de ne
pas figurer sur l’une ou l’autre de ces listes qui sont établies à
dates fixes au hasard des documents que nous possédons. Entre
temps, il y a eu de nombreux changements aussi bien d’habitants que
de propriétaires.
Avec le temps et de l’aide, nous ne désespérons pas de dresser
la liste des habitants successifs de chaque maison.
Nous
profitons une fois de plus pour faire appel à la mémoire de
chacun.
Corvée
eau (suite ….)
Pour illustrer l’acuité de ce problème d’alimentation en eau à
Bonsgnée, vous découvrirez ci-joint un document datant de 19331.
Nous avons également voulu réactualiser les données statistiques
de ce document.
1933 1993
Maisons
15 32
Habitants
65 68
Fermes
(*) 12 4
Vaches
90 132 (1990)
Génisses
et veaux 92 195 «
Chevaux
8 0 «
Porcs
65 15 «
Tracteurs
(*) O 9 »
(*)
non mentionnés sur le document initial
Si le nombre des maisons a plus que doublé, le nombre
d’habitants, par contre, n’a guère augmenté. En 1933, les familles
étaient certainement plus nombreuses et souvent les grands-parents
cohabitaient avec leurs enfants.
Il est intéressant de savoir que sur les 12 fermes (1933), 6
étaient exclusivement des exploitations agricoles n’ayant
pratiquement d’autres revenus que ceux de la ferme.
Les
6 autres familles possédaient quelques vaches et porcs dont
l’épouse au foyer avait la charge pendant que l’époux travaillait
comme salarié le plus souvent hors commune. Dès son retour,
celui-ci s’activait à la ferme. Souvent, pour exécuter certains
travaux, il empruntait le cheval du voisin, en contre partie d’une
aide apportée à la fenaison ou pour un vêlage la nuit (la
césarienne n’existait pas à l’époque).
Ce modèle de petite exploitation qui apportait non seulement un
supplément non négligeable à la famille mais aussi un utile
dérivatif au travail de l’usine était assez répandu dans nos
régions à proximité des cités industrielles. Ce système a
subsisté à Bonsgnée jusqu’aux années 1960.
Ensuite, progressivement la mécanisation se développant, les
petites exploitations de 5 à 10 hectares ont cessé d’exister. Un
regroupement s’est opéré, et aujourd’hui seules 4 exploitations
subsistent encore. Suite au progrès social et à l’augmentation des
salaires,certains habitants ont abandonné progressivement le
travail complémentaire à la ferme.
Dans le secteur de l’agriculture, 1990 pourrait être considéré
comme le sommet d’une période de croissance et de modernisation.
Malheureusement l’intensification de la production a pour conséquence
de générer des surplus mais également de provoquer un dérèglement
d’une telle ampleur qu’aujourd’hui la plupart des fermiers sont
inquiets pour la survie de leur exploitation.
Sans vouloir être pessimiste, nous constatons que la relève est
difficile dans les exploitations agricoles. Cette situation est
défavorable à notre région compte tenu de son morcellement et de
son relief peu propice à une exploitation que l’on voudrait encore
plus intensive.
Avis
de recherche géologique…!
Peut-être avez-vous remarqué l’un ou l’autre des sept monticules
alignés en contrebas des jardins côté sud du hameau. Ces
monticules ont un diamètre de 10 à 12 mètres et une hauteur
d’environ 1,5 mètre. Au centre une espèce d’entonnoir semble
témoigner d’une activité qui aurait pu être un puits d’extraction.
Par souci de sécurité ceux-ci ont été comblés par arasement des
sommets. (voir plan cahier n2
page 22). L’origine exacte de ces monticules ne nous est pas connue.
Il s’agit peut-être de résidu de l’extraction de minerai de fer à
cet endroit. Cela reste encore à éclaircir!!!.
Le premier monticule situé à gauche du chemin vers Hout-si-plou,
qui était isolé des autres, a disparu suite à un nivellement du
terrain réalisé dans l’immédiat après guerre 40-45.
En 1933, je me souviens avoir assisté à l’abattage de deux
cerisiers sauvages, d’au moins 50 cm de diamètre, qui avaient grandi
sur ce monticule. Plus tard lors du nivellement, c’est un noyer tout
aussi important en taille qui fut sacrifié. Cela pour témoigner
que ces monticules doivent être vraisemblablement plus que
centenaires.
Je me souviens aussi de l’alignement d’une dizaine de frênes, de
taille assez importante, à droite, en bordure du chemin vers
Hout-Si-Plou. Le premier frêne était situé à l’angle supérieur
de l’actuel jardin, de suite après les maisons. Lors d’un changement
de propriétaire, en 1935, ils furent abattus.
C’est aussi à cet endroit (en bordure du même chemin, côté
gauche, à moins de 100 m des maisons), que le 4 janvier 1945, a
explosé un robot V1. L’impact avait creusé un cratère de plus de 3
m de diamètre et de 1,5 m de profondeur.
Auguste DROMELET.
1
Documents
de Monsieur Henri DE LAMINE