La plus ancienne mention du nom de « Plainevaux » date de la fin du XIIème siècle (1188). Ce lieu était appelé « Plana vallis » qui signifie « vallée unie ». A cette époque, Gilles, comte de Clermont, fit donation des territoires de Strivay (« Estriveal »), de Rosière et de Plana vallis à l’abbé de Signy afin que ce dernier y établisse une abbaye cistercienne./ Cependant, le séjour leur parut si incommode qu’ils décidèrent, au bout de quelques années, de rejoindre Signy (dans la région de Virton). Outre cette étymologie, on relève également « Plana valle » (1196). Jadis, Plainevaux était également nommé « Pleinevaux » et « Plennevaulx ».
Le hameau de « Hout-s’i-ploût » était autrefois appelé « pîrâpré ». Il a changé de nom avec le moulin qui y était situé. Notons les variantes du terme qui ont traversé les âges: « Choutsiplou » (1600), « a xhoutte si ploux » (1618), « Choutsiploux » (1706), « a houtsiploux » (1778). Le moulin fut construit en 1559 au lieu-dit « pîrâpré », sur le « ri d’pîrâpré ». « Le nom actuel apparaît pour la première fois en 1600, concurrence l’ancienne dénomination pendant un demi-siècle et finit par l’évincer; nous ne le relevons pas après 1655″(…). Une tradition locale explique comme suit l’appellation « houtsiploû ». Comme le ri du moulin n’avait qu’un débit intermittent et qu’en été il était souvent à sec, le meunier inquiet éveillait parfois son fils au milieu de la nuit: « Hoûte s’i ploût »! lui disait-il. C’est la traduction de « Ecoute s’il pleut » (…). La fantaisie populaire y a substitué plaisamment « houte s’i ploût », c’est-à-dire « à l’abri quand il pleut », avec brièveté de la première syllabe. Le nom est d’ailleurs familier aux liégeois, et il sert de réponse évasive et moqueuse à toutes sortes de questions indiscrètes « Wice alez-ve?- a Hout’si ploû »). Cette vogue est ancienne, comme en témoigne l’opéra wallon de Hamal et Vivario: « Li fièsse di Hoûte-s’i ploût » (1757) dont l’action se passe au petit hameau proche du moulin et qui lui a emprunté son nom ».
A-G. K.
cfr. citations extraites de ; RENARD Edgard, Toponymie de la Commune d’Esneux, dans Bulletin de la Société de Littérature
Wallonne, t.61, 1926, pp.214-215.