Cette chapelle construite par l’architecte et maître-maçon Jean-Gilles Jacob (1714-1781) offre l’image de la modestie, voire parfois de la médiocrité des moyens affectés à la construction de certaines de nos églises rurales au XVIIIème siècle.
Les manants de Rotheux déploraient depuis 1761, déjà, l’état de délabrement et même de complète insécurité de leur sanctuaire. C’est cependant en 1764 seulement qu’un accord intervint avec les décimateurs du lieu – la cathédrale de Liège et l’abbaye du Val-Saint-Lambert – au sujet de la construction de cette nouvelle chapelle.
Les manants, dans l’impossibilité sans doute de réunir les fonds correspondant à leur quote-part dans l’ouvrage, s’étaient engagés à fournir lors de la construction « deux cents journées de corvée de manoeuvre », ainsi que d’aller « chercher les charbons pour cuire les briques, de mener la chaux (…) à portée de la chapelle à bâtir, de transporter à Roteux (sic) les ardoises livrées à Yvoz« .
Extrait du catalogue de l’exposition « Le siècle des lumières dans la Principauté de Liège », Musée de l’Art wallon, Liège, 1980, p. 179.