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En 1952, par un bel après-midi d’été, nous sommes assis dans le jardin, comme tous les dimanches.Un bruit sourd interrompt notre sieste, des cris s’élèvent, je me précipite et constate que le bus a emprunté la rampe de l’étang, y a pénétré et a versé sur le côté.
Je grimpe sur le muret et saute sur la roue avec l’intention d’ouvrir la portière du bus, mais la roue qui est dans le vide, tourne et je glisse dans l’étang boueux.J’étais plus mal en point que les voyageurs à qui j’ai finalement ouvert la prison.
Lorsque je suis sorti, tout crotté et dégoulinant de boue, Georgette qui m’avait suivi, s’est écriée:
« Papa, ton bon costume », en effet c’était le costume de la communion de Michel et je le mettais pour la deuxième fois.
Quelle ironie!
Edgard.
D’autres, nous ont aussi raconté!
Lucy m’a rappelé, que lorsque l’hiver était rude, toute la jeunesse glissait sur l’étang, comme peu de chose nous rendait heureux!
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En 1937, mes parents s’installèrent à la belle ferme, rue du Village (actuellement, rue des Deux Eglises, 26). Ils furent heureusement surpris de constater que l’étang voisin (li Basse, comme nous disions), formait une anse, dans les terrains jouxtant la ferme.
Un fil barbelé, au ras de l’eau, clôturait notre propriété.
Peu après notre arrivée, au mois de juin, je crois, notre Blanchette, vache très puissante, voulant sans doute jouir du fruit défendu a démoli la faible barrière et est allée barboter dans l’eau. Un meuglement de détresse alerta papa. Il constata que la vache était embourbée dans la vase. Ce fut une expédition de la ramener en terre ferme. La scène est restée gravée dans ma mémoire, car nous les gosses, nous étions ravis. Inutile de vous dire que Papa passa plusieurs jours à réparer et consolider la clôture qui nous permettait d’échapper à la corvée eau.
Suzanne.
Les soirs de la belle saison, les grenouilles coassaient dans un concert irritant et lancinant mais les riverains patientaient, cela ne durait que quelques nuits.