A l’époque médiévale, la seigneurie de Plainevaux (anciennement « Plana Vallis ») présentait un statut juridique particulier. Ainsi, son entité était composée d’un alleu mouvant de la cour allodiale de Liège, puis d’un fief relevant de la cour féodale du Brabant.
A l’origine, le domaine de Plainevaux appartenait à l’abbaye du Val-Saint-Lambert. En 1188, celle-ci fut en effet d’abord établie à Rosière. Gilles, Comte de Clermont, fit une donation d’ « Estriveal » (Strivay), de Plainevaux et de Rosière à l’abbé de Signy afin que ce dernier y établisse une abbaye cistercienne. Fixés en 1192, les religieux n’y demeurèrent pourtant guère longtemps, car leur séjour leur parut très incommode!
C’est alors que Gilles céda ces biens à Henri III, duc de Limbourg, afin de favoriser le retour de la communauté religieuse. Ils acceptèrent de s’établir sur le lieu actuel du Val-Saint-Lambert. Le duc de Limbourg leur rendit même les domaines précités.
En 1316, la seigneurie est cédée à Jacques de Tongres. La même année, celui-ci fit hommage au duc Jean III de Brabant de la terre de Plainevaux et dépendances qui constituaient l’alleu et relevèrent de lui en fief « à l’exception des dîmes de « Plennevaulx » et « Destrinnevaulx » et hormis aussi le sang et le larron qu’il tient du seigneur de Clermont et hormis aussi par divers l’Evesché de Liége sept pieds plus ou moins de sa tour de Plennevaulx, lesquels sont dedans l’évesché de Liége et le tient en franc alleu ».
Depuis lors, Plainevaux releva à la fois de la cour féodale du Brabant et de la cour allodiale de Liège, et ce jusqu’à la Révolution. Ce sont des successions en ligne féminine qui héritèrent des biens acquis par Jacques de Tongres. En 1649, l’abbaye du Val-Saint-Lambert rentra en possession de la seigneurie moyennant un paiement de 105.000 florins à l’héritier. Ainsi, celle-ci administra les biens et les terres de Plainevaux jusqu’au crépuscule de l’Ancien Régime.
Quant à la paroisse, elle fut fondée en 1574, après avoir fait partie de celle d’Esneux. Cependant, une chapelle y existait déjà avant d’être remplacée par une nouvelle église. A cette époque, c’est l’abbé du Val-Saint-Lambert, « collateur« , qui nommait les curés.
Alain-Gerard KRUPA.