0183. HISTOIRE DU CHATEAU DE NEUVILLE (III)

Cet article a été rédigé d’après les documents cités en références.1

Nous nous situons à nouveau à la moitié du XVIIIe siècle, siècle de transformation du château.

Pour rappel Adrien J.B. de LANNOY de CLERVAUX le modernise somptueusement, en fait une demeure de plaisance, crée parcs et jardins.

Avant 1758, la ferme que nous découvrons aujourd’hui n’existait pas. C’est à cette date que Adrien J.B. de LANNOY supprime l’ancienne basse-cour pour faire place à cette grande ferme, nouvellement ceinturée de douves et étangs. A cette date également, l’entrée principale du château se déplace du Sud au Nord, l’accès actuel.

Vue extérieure actuelle de la ferme. Photho R. BERTRAND.

Parfaitement homogène, en brique et calcaire, dans le style liégeois, cette nouvelle ferme est disposée en U vers le château. L’ancien pont d’accès au donjon et à la galerie de la cour d’honneur est réutilisé.

On remarque deux ailes symétriques d’écuries, de dépendances et d’habitation qui rejoignent le volume transversal d’une vaste grange, aux dimensions imposantes (véritable cathédrale), barrant tout le flanc ouest. Le tout est recouvert de toiture à la Mansart, les lucarnes sont rares.


A l’intérieur, on peut attirer l’attention: sur les charpentes exceptionnelles des granges et fenils, la remarquable voûte de la première remise à gauche, les nombreuses et prestigieuses écuries voûtées sur colonnes, les mangeoires creusées dans la pierre bleue.

A l’extérieur, au centre de la grange, on ne peut manquer d’observer, sur le mur de brique: une dalle (en mauvais état), attribuant la construction en 1758 à Adrien J.B. comte de LANNOY de CLERVAUX et Constance-Polyxène-Reine-Stanislas de WIGNACOURT (qui s’étaient mariés le 17 Août 1753).

On note de nombreux anneaux d’attache pour chevaux, un abreuvoir (à droite du premier porche d’entrée) daté de 1761, année de l’achèvement de la construction de cette architecture domestique de grande qualité.

Cette magnifique lithographie, signée SIMONAU et TOOVEY, nous fait quelque peu rêver. Son charme nous rappelle que le château de Neuville, à son apogée, figurait parmi les plus remarquables de la Principauté de LIEGE au XVIIIe siècle. Elle nous suggère aisément « la vie de château » menée par ses occupants. La dimension de la ferme par rapport au château nous incite à imaginer l’importance de la vie équestre et rurale à cette époque.

à suivre…

Agnès DUMOULIN.

1     Genicot,l,f,Le grand livre des châteaux de Belgique, Vokaer, Bruxelles 1977.

Patrimoine monumental de Belgique,Wallonie,T8,Mardaga Liège.