0212. TOPONYMIE

La signification du terme « BELLAIRE ».

Pour « Mémoire de Neupré », la rue Bellaire a beaucoup d’importance puisque deux de nos « piliers fondateurs », en l’occurrence Rolande et Renaud BERTRAND y habitent. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait intéressant de proposer quelques glanures toponymiques quant à l’origine et à la signification de ce terme.

à l’creû d’bèlêre1-Photo R.BERTRAND

Bellaire est ainsi le nom d’une commune de l’arrondissement de Liège (près de Fléron); c’est aussi le nom de divers hameaux, comme à Dison ou à Marchin. Il peut aussi s’agir de lieux-dits: ainsi à Comblain-au-Pont ou à la Gleize. A Rotheux-Rimière, ce terme a donné une rue, dont le nom provient probablement d’un autre lieu-dit si l’on en croit cet extrait daté de 1595: « Jean le scrinier at raporté avoir panné le bestes a cornes de belle ayre, l’ayant trouvé à waides faictes en bois de monge » (pour la traduction, l’appel est lancé…).

àPour expliciter ce terme, les hypothèses des toponymistes et des linguistes sont nombreuses. Pour certains, il peut s’agir d’un rapprochement avec le « laar » dont le sens est imparfaitement défini. Ainsi, il peut concerner un lieu où l’on recueille du bois ou bien d’une clairière dans un bois. Pour d’autres, la suggestion est de rapprocher bellaire de « belle apparence« . D’autres encore expriment quelque doute quant à la présence d’un élément « laar » dans le «  »bellaire » liégeois et préfèrent la signification « bon air » car il y a énormément de lieux-dits « Bel-Air » en terre wallonne.

Bref, il semble qu’il faille plutôt préférer la racine latine « bella area » car « area » a survécu dans nos patois. Par exemple, les « êres di fade » désignent les taches noires laissées dans le sol par l’ancienne industrie du charbon de bois. D’autre part, « so l’s-êres » est un plateau cultivé et « aire » a fréquemment le sens dialectal de plate-bande ou de terrain maraîcher2. L’interprétation de « belle aire » semble donc la plus plausible, voire la moins farfelue…

Alain-Gérard KRUPA.

Vue aérienne d’une partie de la rue Bellaire, vers 1970.

1     à l’creû d’bèlêre, lieu-dit situe au carrefour devant la centrale électrique et le château d’eau. Jusqu’à environ une vingtaine d’années, un très vieux Christ polychrome de toute beauté et certainement d’une grande valeur, veillait au carrefour de Bellaire. Mais une nuit, il fut volé et remplacé par le Christ actuel.

2     Voir:RENARD, Edgard, Glanures toponymiques, in B.C.R.T.D., 5ème série, tome XIV, (1940), pp. 422-423.