0672. Hommage au Commandant de Menten

Le dimanche 2 août 1998 un office religieux est célébré en l’église de Rotheux en présence d’une délégation de la fraternelle du 4ème escadron des Lanciers, de nos prisonniers de guerre, de nos anciens Combattants ainsi que de nombreux fidèles.

Après le chant de la brabançonne tous ceux qui le désirent, prennent le chemin de Plainevaux. Ils rendent hommage à la mémoire du Commandant de Menten de Horne, devant la stèle qui lui a été érigée à Strivay, le 5 août 1936.

Le verre de l’amitié est offert par l’Administration communale représentée par Mr Rouffart.

Qui est le Commandant de Menten ?

Pourquoi à Strivay ?

Voici le récit de la journée du 5 août 1914, par le Colonel Adjoint d’Etat Major A. de SCHRYVER (dans « La bataille de Liège » H. Vaillant Carmanne – Liège 1922)

« …Engagement de Plainevaux.

Le IV ème escadron du 2ème lanciers, chargé de l’établissement d’un réseau de surveillance dans le secteur de Boncelles, s’était installé, le 4, vers 11h30, au château de Plainevaux, couvert par des petits postes, placés sur les voies d’accès et par des patrouilles, qui fouillaient les bois. Deux reconnaissances, enfin, battaient l’estrade, l’une vers Anthisnes, l’autre vers Ellemelle.

Le soir le Commandant DE MENTEN DE HORNE, commandant l’escadron, retrograda, en conséquence l’ordre pour le logement du 4/5 août, jusque Boncelles, où le lendemain, à la première heure, lui parvint un renfort de 25 soldats cyclistes.

Il eut vent, quelques heures plus tard, vers 10 heures environ, de la présence, dans la nuit du 4 au 5 août, d’importantes troupes de cavalerie allemande à Esneux et partit, aussitôt, avec son détachement (une centaine de cavaliers et 25 cyclistes), en reconnaissance dans le bois de Nomont. De là, il se rabattit en direction de « Les Roches ».

Chemin faisant, des partis ennemis lui ayant été signalés en marche d’Esneux vers Plainevaux, il décida de se porter au cimetière de Plainevaux, à la jonction des routes d’Esneux par Hout-si-Plout et Strivay, et d’y attendre les événements.

Cette attente ne fut pas longue.

Une reconnaissance ennemie, forte d’une quarantaine de cavaliers, montait, sans pointe, par la grand’route de Hout-si-Plout à Plainevaux. Le poste, placé sur cette voie, la laissa approcher à courte distance, puis, à bonne portée, lui envoya une bordée. Des cavaliers vidèrent les arçons ; les autres voltant sur place,s’échappèrent en vitesse.

Plusieurs minutes ne s’étaient pas écoulées, que la vigie, poussée à mi-chemin vers Les Grandzées, vînt prévenir le Commandant DE MENTEN de la marche d’une importante colonne boche sur la route de Strivay.

A 11h50, cette colonne, composée de troupes à pied, était en vue à quelques centaines de mètres.

DE MENTEN ne se soucia guère de la disproportion des forces et , avec une bravoure téméraire, porta son détachement, pied à terre, en avant dans la direction des Allemands, partie à droite de la route de Strivay, partie à gauche dans des chaumes sur pied, qui cachèrent ses hommes aux regards de l’ennemi. Ce dernier gravissait la route, en colonne par quatre, sans être précédé d’aucun élément de sûreté. Le Commandant DE MENTEN confia la direction du ½ détachement de droite au Lieutenant HAAS, se réservant le commandement de celui de gauche. Un signal, et carabines et fusils de nos Lanciers et cyclistes partirent.

Les teutons débouchaient, à cet instant même, du dernier tournant de la route.

Déconcertés par ce tir imprévu et meurtrier ; ils ne tardèrent pas à se ressaisir, puis à se déployer dans les champs des deux côtés de la voie. La fusillade s’engagea vivement, soutenue. De part et d’autre, des hommes tombèrent pour ne plus se relever. Le brave Commandant DE MENTEN fut de ce nombre : « Laissez-moi donc, allez tirer » put-il encore articuler au cavalier, qui s’empressait de le soutenir. Le Sous-Lieutenant HAAS comptait parmi les blessés. L’escadron n’avait plus d’officier. L’Adjudant MARX en prit le commandement et la lutte se poursuivit, quelque temps encore, jusque vers 12h30, moment où l’escadron, menacé d’enveloppement par l’Est, abandonna le terrain si courageusement défendu. Il se retira en direction du bois de Plainevaux, où l’ennemi cessa la poursuite, craignant de s’y aventurer. Lanciers te cyclistes gagnèrent ensuite Boncelles et s’installèrent, en observation, à proximité du fort, jusqu’au moment (19heures) où ils reçurent mission de rejoindre l’E.M. du régiment à Liège…. »