1490. Les orgues de NEUPRE

Agnès Dumoulin

En nous référant à l’inventaire de tous les orgues (orchestres à tuyaux) de Wallonie (1), nous pouvons citer les 1490 orgues que comptait la Wallonie, cette dernière décennie, lors du recensement de 1994 publié en 1998.

Eglise St. Jacques (2)

Construit il y a plus de quatre siècles (en 1600), l’orgue de l’église St. Jacques à Liège est l’un des plus anciens instruments de Belgique. Sa récente restauration, effectuée de 1993 à 1998 lui a rendu ses couleurs bleu et or ainsi que ses sonorités exceptionnelles (2).

L’entité de Neupré ne comprend que deux orgues de qualité fort moyenne : ceux de Rotheux et de Neuville-en-Condroz. Les églises du Domaine et de Plainevaux sont dotées toutes deux d’un orgue moderne. En ce qui concerne Plainevaux, un incendie très destructeur a ravagé entièrement l’église le lundi 5 mai 1969 (3). Elle datait de quatre cents ans ! La chapelle St Donat, de Strivay, ne comporte pas d’orgue.

Nous nous attarderons, en conséquence, sur les orgues de Rotheux et de Neuville-en-Condroz.

ROTHEUX – Eglise St. Firmin.

Rotheux (1)

Cet instrument des frères Slootmaekers doit être postérieur à 1924. Le 28 mai 1924, on demande en effet à Emile Kerkhoff de remettre un devis pour un orgue à deux claviers de 56 touches et expressions. Kerkhoff remet un devis de 60.000 F pour un orgue de composition variée, visible en atelier. Le 20 juin 1924, les responsables de la paroisse font savoir qu’ils renoncent au devis en raison d’un manque de fonds (4). C’est vers 1930 que l’orgue actuel des frères précités fut mis en place. Aucun document ne nous permet d’en préciser la date. Nous savons que la firme Thomas de Ster-Francorchamps a effectué une restauration en 1965.

Le meuble (en chêne) se situe en tribune face au chœur. Il comporte un double clavier. Les tuyaux de façade (en bois peint) sont ornementaux. On les appelle les « chanoines ».

Rotheux (1)

Les organistes succssifs sont Gustave Lesenfants (neuveu du curé du même nom), Arthur Ledur, Hugo Halleux, Medames Andrée Rorive, Valentine Terwagne, actuelle chef de choeur. En mai 2005 la paroisse a commémoré les 40 ans de cette chorale.

C’est en 1965, lors de Vatican II et son renouveau, que la chorale actuelle fut créée à l’initiative de Mr Jeugmans, jusqu’en 1972. Il fut suivi par Mme Valentine Terwagne, actuelle chef de chœur. En mai 2005, la paroisse a commémoré les 40 ans de cette chorale.

C’est en 1965, lors de Vatican II et son renouveau, que la chorale actuelle fut créée à l’initiative de Mr Jeugmans, jusqu’en 1972. Il fut suivi par Mme Valentine Terwagne, actuelle chef de chœur. En mai 2005, la paroisse a commémoré les 40 ans de cette chorale.

C’est en 1965, lors de Vatican II et son renouveau, que la chorale actuelle fut créée à l’initiative de Mr Jeugmans, jusqu’en 1972. Il fut suivi par Mme Valentine Terwagne, actuelle chef de chœur. En mai 2005, la paroisse a commémoré les 40 ans de cette chorale.

Rotheux (1)

NEUVILLE-EN-CONDROZ – Eglise Notre Dame

Cet orgue a été construit en 1893 pour la somme de 3.190 F. par les facteurs Pereboom et Leyser de Maestricht.
Fac-similé de la facture de 1893.
Neuville (5)

L’instrument se situe en tribune face au chœur, situation latérale du côté gauche (sud) en fenêtre. Il a été très bien restauré en 1966 par André Thomas, pour environ

soixante mille francs d’époque, offerts par un paroissien qui avait à se faire pardonner. Cette restauration a permis d’obtenir un petit instrument bien timbré, permettant de jouer une vaste littérature musicale avec un seul

clavier et pédalier. En 2003, suite à des problèmes de chauffage, l’orgue était injouable. Il a fallu demander secours à A. Thomas qui a dépoussiéré tout l’instrument, enlevé tous les tuyaux et « réharmonisé » l’ensemble avec grand art. Malheureusement, il faut maintenant remplacer le sommier qui fuit de toutes parts …

Le meuble réalisé en pitchpin est très simple. Le fronton a été exécuté en 1893 par Van t’Hof et les ornements par Lamour.

L’intérieur du meuble possède une soufflerie. Celle-ci est un soufflet-réservoir à table flottante. Les porte-vent sont en bois de sapin et encollés de papier bleu. Au dessus du clavier, se trouve un médaillon en porcelaine avec la marque de la firme : Pereboom et Leyser, Maastricht (5) Le banc d’organiste est caractéristique de la firme. La planche sur laquelle il s’assied recouvre une étagère servant à remiser les partitions. Avant les travaux de 1966 les tirants des registres étaient en bois, avec à l’extrémité un médaillon de porcelaine à inscriptions gothiques.


Photos : Guy DELINCE

La transmission du mouvement à partir du clavier est entièrement mécanique. Elle se fait par des vergettes parallèles, en bois, mises sur tranche, s’articulant à angle droit avec des rouleaux aboutissant aux soupapes. L’air produit dans le soufflet par un moteur électrique, passe du soufflet vers le sommier par des porte-vent en westaflex ! L’ensemble des organes unissant la touche au tuyau s’appelle « abrege ».

L’organiste tire un registre (par ex. flûte), la planche percée de trous correspondant à chaque tuyau s’avance puis l’organiste abaisse une touche du clavier. La soupape correspondant s’écarte, et l’air sous pression dans le sommier, s’échappe par la base du tuyau et le fait parler. Les tuyaux sont soit en bois, soit en alliage plomb-étain.

Photo : Guy DELINCE

Les organistes neuvillois sont successivement : Hubert Fouarge, Mathieu Rouxhet, Emile Vanguestaine, Albert Paulus, Guy Delincé et Olivier Renson.

A l’origine, une famille de musiciens (la famille Wathelet), Mr et Mme Urbain Delincé, les frères Edmond et Fernand Marchand, Mme Victoire Vanguestaine et d’autres chantaient occasionnellement des « messes en musique » dont la messe du couronnemment de Mozart.

En 1965 également, le répertoire s’est modifié, le plain chant abandonné et remplacé par des œuvres en français de faible valeur. Joseph Halleux, André Dessente débutent dans ce renouveau.

En 1978, la Chorale s’est étoffée sous la direction de Anne Didier-Delincé au bénéfice d’un répertoire amélioré et plus varié.

Conclusions.

Ces inventaires de tous les orgues de Wallonie nous ont amenés à cette recherche sur les deux orgues qui concernent notre entité de Neupré, ils mettent en exergue le risque de lente dégradation de ce patrimoine mobilier assez remarquable, suite au manque de fonds, à la régression progressive de la pratique religieuse, à la réaffectation des églises, chapelles, couvents et collèges.

Ce patrimoine doit être entretenu régulièrement par le propriétaire, c.à.d. la Commune et être joué par un organiste…car un orgue qui ne joue pas se détruit progressivement.

L’orgue n’est pas seulement un vecteur de la manifestation religieuse. Il est avant tout, quelle que soit sa taille, sa sonorité, son origine, un instrument témoin de l’ingéniosité et de l’art musical qui a traversé les siècles et offrant au seul artiste, la maîtrise de tout un orchestre : l’orchestre à tuyaux.

Nous remercions Mme Valentine Terwagne et le Dr. Guy Delincé qui nous ont aimablement informés

Crédit photographique :

Guy Delincé, Programme du 7e festival d’orgue de Liège – 2004, Inventaire des Orgues de Wallonie.- Réf (1) et (5) ci dessous.

1.- Inventaires thématiques des orgues de Wallonie : Vol 5 – Province de Liège-Tome 8 –Arr. de Liège – Eric Mairlot et Jean-Pierre Félix – Min. de la Région Wallonne – Div. Du Patrimoine

2.- Fascicule du 7e festival d’orgue de Wallonnie.

3.- Cahiers de Jadis – Mémoire de Neupré N°12 – 1955 – p.389

4.- J.P. Félix – Inventaire descriptif des facteurs d’orgues – Kerkhoff, Bruxelles – 1987 – p.253

5.- Frans Jespers, Henk van Loo, Ton Reijnaerts : PEEREBOOM et LEYSER – Facteurs d’orgues à Maastricht – 1998- p.39