0235. NEUPRE SOUS L’ANCIEN RÉGIME

APERCU SUCCINCT DES INSTITUTIONS POLITIQUES, ADMINISTRATIVES, JUDICIAIRES ET SOCIALES DE NEUPRE SOUS L’ANCIEN REGIME.

5ème partie.

Avant la réunion de nos territoires à la République française (1795), les communes de Rotheux‑Rimière, Plainevaux et Neuville-en-Condroz relevaient de deux souverainetés différentes: les Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège.

Nous avons jusqu’ici évoqué les cas de Rotheux et de la Rimière qui dépendaient de la couronne autrichienne; nous allons traiter désormais de Plainevaux et de Neuville-en-Condroz qui étaient intégrés à la Principauté de Liège.

La Principauté de Liège et le Saint Empire romain germanique.

Assassinat de Saint LAMBERT 
Dessin du XIe siècle.

L’empire fondé par Charlemagne (800) n’avait guère survécu à son fondateur décédé en 814. Dès 843, ses petits-fils se partageaient cet empire en trois parts dont deux allaient survivre: la Francia occidentalis allait donner naissance au royaume de France dirigé par les Capétiens (fin du Xe siècle); la Francia orientalis engendrait en 962 le Saint Empire romain germanique dont faisait partie le pays de Liège. L’union de Liège et de la Germanie ne prendra fin qu’en 1795, avec la réunion de nos contrées à la République française.

Le pays de Liège doit ses structures essentielles à des périodes distinctes de son histoire: à la période gallo-romaine, il doit de nombreux sites d’exploitation agricole (villae) et la fondation de son diocèse dont les limites coïncidaient avec celles de l’ancienne cité des Tongres; à la période mérovingienne, il doit la fondation du lieu de culte de Saint Lambert tué vers 700-705 à la suite des conflits sanglants opposant les clans de l’aristocratie franque; à la période carolingienne, il doit le transfert du siège épiscopal de Maastricht à Liège (fin du VIIIe siècle); enfin, à la période altonienne, Liège doit la fondation de la Principauté de Liège lorsque l’empereur Otton III donne en 985 le comté de Huy à l’évêque Notger.

A la faveur du déclin de l’autorité impériale aux XIIe et XIIIe siècles, les princes laïques et ecclésiastiques, vassaux de l’empereur, vont progressivement acquérir une large autonomie. Corrélativement, nos régions vont s’ouvrir à l’influence grandissante de la France. C’est en 1202, sous l’épiscopat du prince-évêque d’origine française Hugues de Pierrepont, que des moines venus de l’abbaye cistercienne de Signy, dans les Ardennes françaises, vont fonder l’abbaye du Val-Saint-Lambert. Cette institution, implantée à la lisière de nos communes, va marquer en profondeur nos régions frontalières.

Courants de réformes monastiques et sens des poussées civilisatrices.

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