Neupré à l’époque romaine

A l’époque romaine, une route importante traversait le Condroz: elle reliait Tongres à Arlon. Le long de son tracé sont nées des bourgades routières, appellées vicus. Le Condroz en comptait deux: l’un à Vervoz (Clavier), où se trouvait probablement le centre administratif et religieux du Pagus Condrustisi, l’autre à Amay-Ombret, là où la chaussée romaine franchissait la Meuse. La présence d’un pont et d’un port fluvial faisait de ce vicus un pôle économique important pour notre région.

Vestiges d’époque romaine à Neupré.

Comprises dans l’arrière-pays de ce vicus, les terres limoneuses situées sur les territoires actuels de Clermont-sous-Huy, Ehein et Neuville formaient une zone à forte densité d’habitatii. L’un d’entre eux était situé à la limite de la commune de Neupré, au lieu dit Avry, à un kilomètre à peine du centre de Neuville. Cet établissement romain est à l’origine de la mise en valeur des terres de la zone Nord-Ouest du Neupré actueliii.(Fig.1)

Cette partie de la commune était en outre traversée par une route romaine secondaire qui reliait le vicus de Vervoz à un gué sur la Meuse, à hauteur d’Ivoz-Ramet. Traversant Ehein et Neuville, cette route suivait le tracé actuel de la Chaussée de Marche.

Plus exceptionnel, aujourd’hui encore le cadastre de Neuville conserve des traces d’une division en parcelles, datant de l’époque romaine: Il s’agit de vestiges d’une centuriation ou cadastre romain. Par contre, à cette époque, il semble qu’à l’emplacement des villages actuels de Rotheux et Plainevaux règnait une vaste forêt. A l’Est de Neuville, celle-ci couvrait toute la zone comprise entre la Meuse et l’Ourthe.

La villa romaine d’Arvy.


Le domaine romain d’Avry était particulièrement bien situé : implanté dans les terres fertiles de la frange limoneuse du Condroz, à l’écart des grandes voies de communication, il bénéficiait aussi de la proximité d’une vaste étendue boisée (bois de construction et de chauffage, chasse …).(Fig.2)

Aujourd’hui, les vestiges de l’établissement romain gisent dans un champ, le long du Chemin du Bida, non loin de la Ferme de la Costerie. Après les labours, la surface du champ qui recouvre la villa, est encore jonchée de très nombreux fragments de tuiles.

Vue générale des fouilles. Au premier plan le « praefurnia »

Le site a fait l’objet de deux campagnes de fouilles, en 1966 et 1972. Ces travaux ont permis de reconstituer le plan du bâtiment romain et son évolution, entre le Ier et le IVe siècles de notre èreiv.

La villa proprement dite a été précédée d’une construction en bois et en torchis, élevée à la fin du Ier siècle. Cette première installation, dont on a surtout retrouvé la trace des poteaux qui soutenaient la toiture, fut détruite par un incendie au début du IIe siècle.

Un corps de logis en maçonnerie remplaça alors l’installation détruite. Il s’agit d’une grande villa au plan étiré en longueur sur une centaine de mètres (pour une largeur de 10 à 15 m.). Orientée NE-SO, son flanc SE était entièrement bordé d’une longue galerie-façade. Celle-ci reliait entre elles les différentes pièces du bâtiment.

Au milieu du IIe siècle, l’aile SO du corps de logis fut remaniée : plusieurs pièces furent démantelées pour faire place à une installation de bains. Celle-ci présente la disposition habituelle des balnearomains de nos régions. Après avoir traversé un vestiaire (apoditerium, A) et un vestibule (V), on accédait à la pièce du bain froid (frigidarium, F)(Fig.3).

De là, on pouvait également gagner le local du bain tiède (tépidarium, T) ou encore les baignoires d’eau chaude du caldarium (C). Ces deux dernières pièces étaient chauffées par un système d’hypocauste (air chaud circulant sous les bétons de sol et dans des briques creuses, tapissant les parois) dont les foyers étaient installés dans des locaux attenants (praefurnia, P). Enfin, l’installation de bains était complétée par un système d’égout permettant l’évacuation des eaux usées.

La villa semble avoir subi des destructions importantes dès la période des invasions du milieu du IIIe siècle. Toutefois, les tessons de céramique recueillis indiquent la poursuite de l’occupation des ruines jusqu’à l’époque carolingienne (Xe-Xie s.).

Vue des fouilles. Le mur du « praefurnia »

Dans le courant du moyen âge, les matériaux de construction des bâtiments romains furent récupérésv et l’emplacement de la villa fut rendu à la culture.

Jacques WITVROUW.

i1.Le Pagus du Condroz était une subdivision de la Cité de Tongres (Civitas Tungrorum, chef-lieu: Tongres).

ii.Sur le territoire de Clermont-sous-Huy, par exemple, on connait trois villas romaines (Clermont, Aux Houx et Arvy).

iii.Etymologiquement, Neuville c’est la nouvelle villa (nova villa), appellation qui date probablement du haut moyen âge, par opposition à une villa antérieure, vraisemblablement celle d’Arvy.

iv.Cfr.WITVROUW,(J),La villa romaine d’Arvy à Clermont-sous-Huy, in Bulletin du Cercle Archéologique Hesbaye-Condroz,XX,1987-1988,pp.27-53.

v.Ces matériaux ont été utilisés pour la construction d’une ferme médiévale aujourd’hui disparue. Située à 100 mètres au NE de la villa romaine, cette ferme est mentionnée sur la Carte de Ferraris (1771-1778).

« La chapelle » Limont-Tavier

La balade de « Mémoire de Neupré » nous emmena, le 13 février 1994, découvrir, entre-autres sites, celui de la « LA CHAPELLE ». Commentaires Guy DUMOULIN.

Appelé communément « Château de la Chapelle« , cet ensemble faisait partie de la Seigneurie de la Chapelle: l’une des 7 Seigneuries « au delà des bois » et dépendait du Duché de Limbourg. Elle est située sur la route Hout-si-Plout – Ouffet.

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A propos d Bonsgnée


Notes provenant de Monsieur VANDENVEN de Tilff et communiquées par Madame XHENSEVAL.
Un rapport déposé à l’Administration des Mines (Liège, 27 mars 1848), signale l’exploitation de la mine de BAUSGNEE (BONSGNEE) exploitée par 3 puits (une centaine d’ouvriers). Le minerai était envoyé à SCLESSIN.
S’agirait-il de l’explication concernant les « monticules » signalés par Auguste DROMELET dans l’article sur BONSGNEE.
(voir « Les cahiers de jadis » n2,3,4)

Histoire du château de Neuville (II)

Nous sommes au début du XVIIIe s. : « Siècle des Lumières ».

Pour LIEGE et sa principauté : phase intense de construction et de rénovation, manifestation évidente d’un certain art de vivre.

Pour les châteaux de l’époque, on accordera également de l’importance à l’aménagement de l’environnement. Le château de NEUVILLE en est un bel exemple.

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Les arbres de notre commune (IV)

  1. Les chênes.
    A l’époque pré-chrétienne, le culte du chêne était répandu à travers toute l’Europe. Il était tellement ancré dans les moeurs de certains peuples qu’il a, chez eux, longtemps survécu à leur conversion au christianisme. Ces chênes sacrés étaient certainement de très vieux arbres.

    A l’époque romaine, les immenses forêts de chênes de Germanie émerveillèrent les armées de César qui y pénétrèrent, mais elles firent aussi naître chez eux une sorte d’inquiétude et même de terreur sacrée, dont Pline et Tacite se sont fait les échos.
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La rue du village – NEUVILLE.

D’un petit chemin bucolique qui serpentait entre les maisons de pierres, « encombré » de piétons et bordé de haies vives clôturant les vergers, les années en ont changé le visage en abattant les vieux poiriers, en déracinant les grands sapins aussitôt remplacés par des poteaux « électriques », et l’avènement de l’automobile en a rectifié le trajet qui jadis invitait à la flânerie.

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LA MORT DU GENERAL CASTLE

Dimanche 24 décembre 1944.

Très haut, à plus de 6000 mètres au-dessus de la Hesbaye libérée, à quelques minutes de Brusthem, l’US Air Force, le puissant corps de bombardiers américains, opère sur l’Europe.

Derrière la forteresse de Henry MAC ARTY, 2045 autres quadrimoteurs sont en l’air vers la RHENANIE où, à Saint-Vith, le convoi aérien se scindera en 3 flottes lancées vers leurs objectifs.

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